Plus de 30% des jeunes arabes sont au chômage en raison des conflits dans leurs pays et du manque d'investissements créateurs d'emplois, a indiqué dimanche un responsable arabe.
"Le taux de chômage parmi les jeunes arabes jusqu'à l'âge de 30 ans dépasse 30%. Les troubles et le manque d'investissements ont favorisé l'augmentation du nombre des chômeurs", a déclaré à l'AFP le directeur général de l'Organisation arabe du travail, Ahmad Mohammed Luqman.
Il a ajouté qu'un grand nombre de diplômés ne parviennent pas à trouver un emploi car leurs spécialisations ne sont pas demandées dans le secteur privé.
"En raison des troubles dans plusieurs pays arabes, le nombre des chômeurs arabes a bondi de 2 millions depuis 2011, totalisant les 20 millions", a précisé M. Luqman en marge d'une conférence arabe sur le marché de l'emploi qui se tient à Koweït.
A l'ouverture de cette conférence, M. Luqman a indiqué que le taux de chômage dans le monde arabe avait atteint 17% en 2014, soit "trois fois plus que le taux moyen du chômage dans le monde".
"Le nombre de chômeurs va certainement encore augmenter cette année et l'année prochaine", a-t-il dit sans fournir de chiffres.
Le directeur général de l'Organisation internationale du travail (OIT), Guy Ryder, a prévenu que la persistance du chômage des jeunes menaçait la stabilité de la région.
"Les pays arabes font face à la tâche urgente et inévitable de répondre à la crise aiguë du chômage", a déclaré M. Ryder.
"Ne pas offrir (aux jeunes) des opportunités d'un emploi décent, c'est une menace potentielle pour la stabilité de nos sociétés", a-t-il ajouté.
Les difficultés économiques se sont accentuées dans les pays touchés par le Printemps arabe, qui a commencé en 2011 en Tunisie avant de s'étendre à l'Egypte, à la Libye, à la Syrie et au Yémen.
Selon des études économiques, le taux de croissance économique arabe s'est situé ces dernières années entre 2 et 3%, mais il faut une croissance d'environ 6% pour contenir le chômage et la pauvreté.