Le patron sortant de PSA Philippe Varin a décidé mercredi de renoncer "aux dispositions actuelles de (ses) droits à retraite" après la polémique suscitée par la retraite chapeau de 21 millions d'euros qui lui était promise par le constructeur automobile.
"Compte tenu de la polémique que ce sujet a suscité, de l'émotion dans notre pays qui a aujourd'hui besoin d'être rassemblé plutôt que divisé, compte tenu de l'immense respect que j'ai pour les collaborateurs du groupe (...) j'ai décidé de renoncer aux dispositions actuelles de mes droits à retraite", a déclaré M. Varin au cours d'un point presse organisé au siège de PSA à Paris.
"Ces dispositions avaient été approuvées par le conseil de surveillance et votées lors de l'assemblée générale en 2010 dans un contexte assurément bien plus fragile que celui d'aujourd'hui", a rappelé M. Varin.
"Je m'en remets au conseil de surveillance du groupe pour décider, quand le moment sera venu, et après avis du Haut Comité de gouvernement d'entreprise (instance déontologique patronale, NDLR), des conditions appropriées de mon départ à la retraite", a-t-il ajouté.
"Par cette décision personnelle, je souhaite que les dirigeants du groupe puissent consacrer leur énergie à la poursuite du redressement que nous mènerons ensemble", a-t-il ajouté, assurant avoir "toujours fait de l'intérêt de l'entreprise une priorité absolue".
Le président du directoire du constructeur automobile, qui devrait quitter ses fonctions au printemps, devait bénéficier, conformément à des documents officiels du groupe, d’une retraite chapeau d'un montant de plus de 21 millions d’euros, après moins de cinq ans à la tête de l'entreprise en difficulté.
Cette somme, qualifiée d'"inappropriée" et d'"inadmissible" par les ministres de l'Economie Pierre Moscovici et du Redressement Productif Arnaud Montebourg, a suscité un tollé chez les syndicats, mais aussi l'ire de la gauche et d'une partie de la droite.
M. Varin avait indiqué dans la matinée qu'il ne toucherait "pas un centime" qui ne soit conforme aux recommandations du Haut Comité de gouvernement d'entreprise, l'instance déontologique autonome du patronat français, a qui il a demandé de statuer sur son cas.
Pour cette retraite chapeau, PSA a provisionné près de 21 millions d'euros.