Le groupe de distribution d'électroménager et de produits technologiques Darty a récolté en 2013/2014 les premiers fruits de son plan de réorganisation, enregistrant des résultats et des ventes en amélioration, et il mise désormais sur la franchise et internet pour alimenter sa croissance future.
Sur son exercice clos le 30 avril, le groupe coté à Londres a divisé sa perte nette par dix-sept, passant de -107,9 millions à -6,9 millions d'euros, dont une partie imputable à des éléments non récurrents.
En ne prenant en compte que les seules activités poursuivies, Darty est bénéficiaire, à hauteur de 9,5 millions d'euros, contre 0,3 million un an plus tôt.
Le résultat d'exploitation ressort également en hausse, de 11,2%, à 73,4 millions d'euros.
La réduction des coûts, qui a permis de réaliser des économies de 25 millions d'euros, permet de compenser le recul de la marge (-0,6 point) provoqué par une forte pression sur les prix.
Les ventes ressortent à 3,57 milliards d'euros, en hausse de 0,5% en publié et de 1,7% à périmètre et taux de changes comparables.
Si les ventes en Belgique et aux Pays Bas restent négatives (-0,3%), la France, où Darty réalise plus de 70% de son activité, a connu une amélioration significative de son chiffre d'affaires, qui est passé de -4% l'an dernier, à +1,1% (+2,8% à surfaces comparables)cette année, dans un marché en repli de 2%.
"Cette année a été une année d'accouchement, (...) où nous avons réalisé des progrès majeurs" sous l'impulsion de notre plan 4D, visant à dynamiser le commerce, digitaliser Darty, développer la marque et diminuer les coûts, s'est réjoui jeudi le directeur général Régis Schultz, lors d'une conférence avec les analystes.
Le groupe avait entamé il y a deux ans un vaste plan de recentrage géographique sur ses marchés les plus porteurs (France, Belgique, Pays Bas). Il s'est depuis séparé de ses activités en Italie, Espagne, Luxembourg et la Turquie est en cours de cession. Darty possède encore plusieurs magasins en République tchèque, et "étudie ses options" pour une éventuelle revente, a indiqué Alan Parker, président du groupe.
- fréquentation des magasins en hausse -
Darty a également procédé à un plan de réorganisation de ses activités en France, qui s'est notamment traduit par la suppression de 450 postes d'encadrement en partie compensé par la création de 434 autres, parallèlement à un repositionnement stratégique de sa marque, pour la moderniser, et de ses magasins, pour les rendre davantage connectés (wifi, services de clic & collect, vendeurs équipés de tablettes...).
"Nous sommes aujourd'hui plutôt contents d’être là où nous sommes", a commenté M. Schultz, rappelant que Darty enregistre cette année "pour la première fois depuis trois ans", une performance positive à change et surfaces comparables.
Les mesures mises en œuvre ont notamment permis d'améliorer le trafic en magasin (+1%) "pour la première fois en cinq ans", de même que le taux de conversion de 20 points.
Sur internet, les visites ont progressé de 8% et les ventes de 10%.
Darty entre maintenant dans une "nouvelle phase" de recherche de nouveaux relais de croissance, ont annoncé ses dirigeants.
Outre le renforcement de sa digitalisation -- Darty a lancé début juin un nouveau service après-vente "connecté" -- et de son segment internet -- via le rachat en décembre de mistergoodeal.com pour se positionner sur le marché des produits à bas coûts sans service -- le groupe entend également se développer géographiquement via la franchise.
Après une première ouverture en mars, le groupe en compte actuellement 11 et se fixe pour objectif d'en avoir 150 d'ici 2016/2017.
Situés dans des zones où le distributeur n'était peu ou pas présent (villes petites et moyennes, DOM TOM), ces franchisés devraient permettre de dégager entre 3 et 5% de marges supplémentaires d'ici trois ans, estime M. Schultz.
Enfin, Darty compte également miser sur ses nouveaux rayons "cuisine" pour augmenter ses ventes.
Le groupe se montre donc relativement confiant pour l'exercice à venir. Bien qu'anticipant des conditions de marché "encore difficiles", il estime que ces mesures devraient lui "permettre de poursuivre sa croissance, d'accroître ses parts de marché en France et d'augmenter sa rentabilité".