Le chef du gouvernement autrichien, le chancelier Werner Faymann, s'est prononcé dimanche pour "une Union bancaire", avec des règles de contrôle strictes, au lendemain de la demande d'aide de l'Espagne et de l'accord de la zone euro pour lui prêter jusqu'à 100 milliards d'euros.
"Cela a été certainement une erreur de donner vie à l'euro sans créer les nécessaires instruments de contrôle", a déclaré le chancelier social-démocrate aux quotidiens autrichiens Kurier et Österreich dans leur édition dominicale. Les Etats-Unis ont "une dette plus importante que celle de l'Europe", "mais ils disposent des instruments nécessaires pour maîtriser cette dette".
Ce sera un processus certainement long, mais, à son issue, une "Union bancaire" devra exister, a-t-il ajouté, avec des règles qui s'appliqueront aussi aux marchés financiers.
Par ailleurs, le chancelier Werner Faymann attend du sommet européen les 28 et 29 juin de premiers pas quant à la mise au point d'un programme de croissance, parallèlement au Pacte budgétaire et d'austérité déjà conclu: "Des mesures efficaces de croissance doivent être décidées et les fonds de l'Union européenne qui n'ont pas encore été débloqués doivent être investis dans des programmes permettant la création d'emplois".
Enfin, le chancelier a rappelé qu'il comptait lors du sommet européen sur "des plans concrets en vue de l'instauration d'une taxe sur les transactions financières".
Le plan d'aide pour l'Espagne, quatrième économie de la zone euro après l'Allemagne, la France et l'Italie, sera le quatrième pour un pays de l'Union monétaire depuis le début de la crise financière, fin 2009, après la Grèce, l'Irlande et le Portugal.
Il s'agira cette fois de renflouer le secteur bancaire de l'Espagne, asphyxié par son exposition à l'immobilier, pour un montant évalué par l'Eurogroupe à 100 milliards d'euros au maximum.
Il n'y aura aucune condition de réformes économiques "hors du domaine du secteur financier" en échange, a assuré le ministre espagnol de l'Economie, Luis de Guindos. "Les conditions seront imposées aux banques, pas à la société espagnole", a ajouté le ministre, voulant ainsi rassurer le pays, au taux de chômage record de 24,44% et déjà soumis à une rude cure d'austérité pour réduire son déficit public de 8,9% en 2011 à 5,3% cette année.