Le Premier ministre grec, Georges Papandréou, a demandé samedi que l'on "laisse la Grèce en paix" pour mener ses réformes, au lendemain d'informations venant d'Allemagne évoquant une sortie de l'euro, éventualité immédiatement démentie par Athènes.
Vendredi soir, le site d'information allemand Spiegel Online a affolé le marché et énervé plusieurs capitales en affirmant que la Grèce songeait à quitter la zone euro et qu'une réunion de crise se tenait à Luxembourg.
"J'appelle chacun en Grèce et hors de Grèce, particulièrement dans les pays de l'Union européenne, à laisser la Grèce en paix pour qu'elle fasse son travail. La Grèce fait son travail", a déclaré le dirigeant grec qui s'exprimait en public dans l'île de Lefkada, en mer Ionienne.
"Hier, nous avons vu que de nombreux dangers menacent notre pays. Y compris par la provocation, comme le scénario imaginaire de notre sortie supposée de l'euro", a-t-il dit.
"Naturellement, un tel scénario" n'existe pas, a-t-il déclaré, ajoutant: "Aucun scénario de ce type n'a été discuté dans les contacts non officiels que notre pays a, et notamment ceux d'hier sur des échanges de vues et d'informations".
Selon des sources européennes, les ministres des Finances d'au moins quatre pays européens, France, Allemagne, Italie et Espagne et des membres de la Commission européenne se sont réunis à Luxembourg vendredi soir.
Il a été question de la Grèce mais pas d'une sortie de la zone euro de ce pays, selon une source européenne.
Les pays de la zone euro étudient de nouvelles mesures d'aide à la Grèce, comme un possible rééchelonnement d'une partie de sa dette et un éventuel report des objectifs de réduction de son déficit public, a affirmé samedi la presse grecque, après la réunion de vendredi soir à Luxembourg.
Les principaux pays de la zone euro ont exclu vendredi soir l'idée d'une sortie de la Grèce de l'Union monétaire ou d'une restructuration de sa très lourde dette, à l'issue de cette réunion tenue en catimini à Luxembourg qui a alimenté les craintes sur la situation de ce pays.
Le gouvernement grec avait "catégoriquement" démenti tout projet d'abandon de la monnaie unique et dénoncé une manoeuvre spéculatrice.
Le ministre grec des Finances, Georges Papaconstantinou, a indiqué samedi que les discussions à Luxembourg avaient porté sur les "prochaines mesures" à prendre pour permettre à la Grèce de lever de l'argent à partir de l'année prochaine malgré le scepticisme des marchés financiers.
L'une des options évoquées a été d'avoir recours au fonds de stabilité créé par l'UE pour racheter des titres arrivant à échéance, a-t-il poursuivi.
"Nous avons besoin de prévoir les mesures que nous prendrons en 2012 et 2013, de telle sorte que la Grèce puisse soit accéder aux marchés, soit profiter de la décision récente du Conseil européen qui autorise le fonds européen à acheter des titres grecs", a déclaré le ministre dans un communiqué.
"Le gouvernement a pris et continuera à prendre toutes les décisions nécessaires de nature à poursuivre le rétablissement du pays", a-t-il conclu.