Après Hermès, Burberry et LVMH, le pôle luxe de PPR, emmené par Gucci, a assuré l'essentiel de la rentabilité du groupe au premier semestre, porté par les pays émergents, compensant le repli de la distribution et lui permettant d'aborder la fin de l'année avec "confiance".
L'appétit mondial pour le luxe s'est traduit par une hausse de 22,6% des ventes et de près de 40% de son résultat opérationnel courant.
Dans la seule Chine continentale par exemple, le chiffre d'affaires du luxe a bondi de 54% au deuxième trimestre et de 45% pour la griffe Gucci.
Au total, les ventes de PPR avec la distribution et le pôle sport-lifestyle ont atteint 7,2 milliards d'euros (+7,3%) pour un résultat opérationnel courant de 749 millions d'euros (+14,5%). La marge brute a dépassé les 10% alors que le bénéfice a grimpé de 16,1% à 450 millions d'euros. Des performances supérieures aux attentes.
Le PDG du groupe François-Henri Pinault a salué les performances des deux activités sur lesquelles PPR est appelé à se développer: le luxe, autour de Gucci, et le sport-lifestyle autour de Puma, dont les résultats avaient été publiés la veille.
Sans la distribution, la croissance des ventes de ces deux entités qui constituent "le PPR de demain" aurait atteint 18%, a-t-il souligné lors de la présentation des résultats.
Outre l'excellente performance de Gucci, les dirigeants du groupe ont salué le retour aux profits de Yves Saint Laurent qui affiche un résultat opérationnel courant de 6,6 millions d'euros contre une perte de 6,4 millions précédemment.
M. Pinault s'est déclaré d'autant plus "confiant dans la capacité du groupe à obtenir au second semestre une croissance soutenue de (son) chiffre d'affaires et des performances financières supérieures à 2010", qu'il "ne voit pas "de signes de ralentissement" de la demande pour le luxe que ce soit en Asie ou ailleurs.
Le premier semestre est en revanche beaucoup moins performant du côté de la distribution, dont les ventes sont en repli de 2%.
Les performances de la Fnac ont même été qualifiées de "décevantes".
L'enseigne, qui affiche un chiffre d'affaires en baisse de 2,7% à 1,86 milliard d'euros), subit "un environnement dégradé dans toutes les catégories de produits", selon le directeur financier Jean-François Palus.
Le PDG de la Fnac a présenté la semaine dernière un plan "ambitieux" pour "retrouver le chemin d'une croissance pérenne et rentable". Vendredi matin, M. Pinault assurait que si la décision de vendre l'enseigne avait été prise, la gestion de la Fnac et l'arrivée de la nouvelle équipe s'inscrivaient "sur le long terme".
Redcats (vente à distance, dont la Redoute), prochaine enseigne à être cédée, a enregistré des ventes en baisse de 1,3% à 1,67 milliard d'euros (mais en hausse de 0,8% en données comparables).
Concernant sa cession, Jean-François Palus a réaffirmé que le dossier avait été présenté aux banques afin de mettre au point des solutions de financement pour d'éventuels acquéreurs.
Pour les analystes de CM-CIC Securities, le premier semestre de PPR est "supérieur aux attentes" grâce aux "excellentes performances du luxe tandis que la chute des performances de la Fnac était attendue".
Pour ceux de la Société générale, le plan de relance à cinq ans de la Fnac "s'avère plus que nécessaire" au regard de sa "pauvre performance".
Les dirigeants de PPR ont encore laissé sur leur faim journalistes et analystes lors de la présentation en refusant de commenter les dernières informations de presse sur un éventuel intérêt du groupe pour la griffe haut de gamme de prêt-à-porter italienne Brioni.
A la Bourse de Paris, l'action PPR grappillait 0,11% à 130 euros vers 12H00 (10H00 GMT) dans un marché en baisse de 0,89%.