BRUXELLES (Reuters) - L'économie de la zone euro a enregistré au deuxième trimestre une croissance plus soutenue qu'estimé initialement en rythme annuel, a annoncé mercredi Eurostat, l'institut de la statistique de l'Union européenne.
Le produit intérieur brut (PIB) des 19 pays ayant opté pour la monnaie unique a progressé de 0,6% sur la période avril-juin, un chiffre conforme à l'estimation initiale, mais en rythme annuel, la croissance a été revue en légère hausse, à 2,2% contre 2,1% en première estimation.
La croissance du PIB sur un an est également supérieure aux prévisions des 28 économistes interrogés par Reuters, qui tablaient en moyenne sur une progression de 2,1%.
Par rapport au premier trimestre, c'est aux Pays-Bas et en Lettonie que la croissance économique a été la plus forte, à 1,5% et 1,3% respectivement.
L'Espagne a également enregistré au deuxième trimestre une croissance supérieure à la moyenne de la zone euro, avec une hausse du PIB de 0,9% par rapport au trimestre précédent.
Si l'Allemagne a affiché sur la période un rythme de croissance identique à celui de la zone euro, la France et l'Italie restent à la traîne, avec une croissance de respectivement 0,5% et 0,4% par rapport au premier trimestre.
Au-delà de cette solide croissance, les derniers indicateurs publiés confirment l'amélioration de la situation économique de la zone euro.
En juin, le taux de chômage du bloc est tombé à 9,1%, son plus bas niveau depuis février 2009, tandis que l'indice du sentiment économique, qui mesure la confiance des entreprises et des ménages dans la conjoncture, atteignait un pic de dix ans, même si la production industrielle a reculé davantage qu'attendu.
Autant d'éléments qui seront pris en compte par la Banque centrale européenne lors de ses prochaines réunions, dans la perspective d'une normalisation progressive de sa politique monétaire toujours très accommodante.
"L'économie maintenant un rythme de croissance vigoureux, la BCE devrait se sentir suffisamment confiante pour modifier sa politique d'achats d'actifs l'an prochain", ont estimé mercredi des économistes de Capital Economics.
La BCE a laissé sa politique monétaire inchangée lors de sa dernière réunion, le 20 juillet, mais elle a laissé entendre que son Conseil des gouverneurs débattrait "à l'automne" d'une éventuelle modification de son programme dit d'assouplissement quantitatif ("quantitative easing", QE), qu'elle poursuit pour l'instant au rythme de 60 milliards d'euros par mois.
Le PIB de l'ensemble de l'Union européenne a quant à lui crû de 0,6% au deuxième trimestre et sa croissance en rythme annuel a atteint 2,3%, précise Eurostat.
(Robert-Jan Bartunek; Claude Chendjou et Myriam Rivet pour le service français, édité par Marc Angrand)