La Commission européenne anticipe désormais une croissance de 1,7% pour la zone euro en 2015, contre 1,8% précédemment, selon ses prévisions de croissance de printemps publiées lundi.
Cette révision est "mineure", reconnaît la Commission, qui a maintenu inchangée sa prévision de croissance pour 2014 à 1,2%, comme lors de ses prévisions d'hiver, publiées en février.
La croissance sera tirée par la reprise de la demande intérieure: les dépenses des consommateurs devraient en effet augmenter progressivement, les ménages disposant de plus de revenus disponibles en raison d'une inflation basse et de la stabilisation progressive du marché du travail.
Le taux de chômage devrait reculer légèrement, à 11,4% en 2015 après 11,8% cette année. "La lenteur de ce recul reflète une reprise graduelle, mais aussi peut-être une plus forte prévalence du chômage structurel que dans les années d'avant la crise", souligne le rapport.
La Commission s'attend à une inflation à 0,8% cette année et 1,2% l'an prochain pour la zone euro, et considère que le risque de déflation, définie comme une baisse généralisée et auto-entretenue des prix, est "très faible" dans l'ensemble de la zone euro.
Elle table en outre sur une amélioration des conditions de crédit, alors que "la reprise de la zone euro s'est largement effectuée jusqu'ici sans crédit, les entreprises ayant recours au financement interne pour leurs investissements ou à l'émission de titres de dette".
"Des divergences importantes subsistent entre les Etats membres", souligne la Commission. Parmi les principales économies de la zone euro, "la croissance économique devrait être soutenue en Allemagne, tandis que la reprise s'affermit en Espagne et que son rythme s'accélère doucement en France et en Italie". La croissance devrait atteindre 1,8% cette année et 2,0% l'an prochain en Allemagne, 1,1% puis 2,1% en Espagne, 1,0% puis 1,5% en France, et 0,6% puis 1,2% en Italie.
La Commission n'écarte pas la possibilité que la croissance s'améliore au-delà de ce qu'elle prévoit à ce stade, car "une croissance plus forte de la demande intérieure pourrait se matérialiser si la confiance augmente et si les conditions de crédit s'améliorent plus vite qu'anticipé".
Les "réformes structurelles importantes entreprises ces dernières années pourraient aussi déboucher sur des résultats meilleurs que prévu sur le marché du travail", ajoute le document.