Le président français Nicolas Sarkozy est arrivé à Londres vendredi en fin de matinée, pour y préparer avec le Premier ministre britannique Gordon Brown le Conseil européen des 25 et 26 mars consacré à la stratégie économique de l'UE jusqu'en 2020.
Dès son arrivée, Nicolas Sarkozy devait se rendre à la résidence du Premier ministre, au 10 Downing street, pour y être accueilli par M. Brown.
Les deux responsables politiques doivent avoir un déjeuner de travail, avant de tenir conjointement une conférence de presse vers 13h00 GMT.
Leurs discussions devraient notamment porter sur la nouvelle stratégie de croissance économique de l'Union européenne pour les dix ans à venir (agenda 2020).
"Ils aiment avoir des contacts avant les grands sommets de Bruxelles", a indiqué un porte-parole de Downing Street.
L'UE veut mettre l'accent sur la recherche et l'innovation, la croissance verte ou encore l'éducation et l'emploi. Les Etats seront appelés à se fixer des objectifs nationaux dans tous ces domaines.
Ils devraient également évoquer les grands dossiers internationaux: Iran, Proche-Orient, climat, défense européenne...
Selon le Financial Times de vendredi, les deux leaders vont tenter de trouver un compromis sur un projet de régulation financière européenne qui risque, selon Londres et Washington, de mettre à mal les fonds spéculatifs, ou hedge funds, et les sociétés d'investissement.
Le secrétaire américain au Trésor Tim Geithner a mis en garde l'Union européenne contre tout projet qui aurait pour conséquence une discrimination envers les sociétés américaines, tandis que Londres, capitale des hedge funds en Europe, s'inquiète de nouvelles barrières à l'investissement.
Après son déjeuner avec M. Brown, le président français doit rencontrer le chef du parti conservateur David Cameron, qui pourrait devenir le prochain Premier ministre britannique à l'issue des élections législatives attendues pour le 6 mai.
Selon l'Elysée, c'est M. Cameron qui a souhaité rencontrer M. Sarkozy.
Le président français devrait chercher à jauger l'avenir des relations franco-britanniques dans l'hypothèse où les Tories, plutôt eurosceptiques, dirigeraient le prochain gouvernement britannique, selon les analystes.
Malgré la proximité des Tories et de l'UMP à la droite de l'échiquier politique, David Cameron a vivement inquiété Paris quand il a décidé de retirer son parti de la coalition de centre droit (PPE) au Parlement européen, pour rejoindre une petite formation opposée au fédéralisme.
Le porte-parole des Conservateurs pour les Affaires étrangères, William Hague, a cherché mercredi à désamorcer ces craintes en soulignant que Londres jouerait "un rôle leader" dans l'Union européenne si les Tories accédaient au pouvoir.