Le tunnelier, une énorme fraiseuse de plus de six mètres de diamètre, est entré en action mardi à Chiomonte (nord-ouest) pour percer une galerie de reconnaissance du futur TGV Lyon-Turin, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Des personnalités françaises et italiennes étaient venues saluer le spectaculaire lancement de cette nouvelle phase. L'opération avait été organisée sous le sceau de la confidentialité "pour des raisons de sécurité", par crainte de manifestations contre ce chantier contesté.
"Nous sommes entrés dans la phase opérationnelle du percement, le projet est plus que jamais irréversible", a commenté sur place le maire de Turin Piero Fassino, en rappelant que les parlements italien et français sont en train d'entériner le projet avant un sommet franco-italien le 20 novembre à Rome.
Ce projet a "une triple valeur: européenne, économique et environnementale", a souligné de son côté le président de la délégation française de la Conférence intergouvernementale pour ce TGV, Louis Besson.
Projet stratégique pour le réseau européen, cette "autoroute ferroviaire" doit permettre de débarrasser la route d'un million de camions par an et faire passer le trajet Paris-Milan de sept heures à un peu plus de quatre.
Sa mise en service est prévue en 2025.
L'Europe doit financer 40% des 8,5 milliards d'euros que coûtera la construction de ce tunnel transalpin de 57 km de long, soit 3,4 milliards, l'Italie prenant en charge 2,9 milliards et la France 2,2.
Jugé trop coûteux et inutile par ses détracteurs, ce projet a été la cible de nombreuses attaques, avec des manifestations parfois violentes côté italien.