L'Observatoire du nucléaire a annoncé mercredi le dépôt d'une plainte pour "faux, usage de faux et mise en danger d'autrui" dans l'affaire des anomalies présumées lors de la fabrication de composants de centrales à l'usine Areva (PA:AREVA) du Creusot (Saône-et-Loire).
Dans cette plainte contre X, dont l'AFP a obtenu copie, l'association rappelle que, selon l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), 400 pièces produites dans cette usine "ne correspondraient pas à la réalité", alimentant les craintes d'une falsification des résultats des tests de contrôle de qualité.
"Cinquante pièces seraient en service sur le parc électronucléaire français", selon la même source.
"Nul ne sait quelle centrale est concernée et quelles précautions doivent être prises par la population eu égard à ce problème de sûreté", alerte l'association anti-nucléaire. "La mise en danger est donc permanente et il est urgent que ces documents falsifiés soient entre les mains de la justice", poursuit-elle.
Areva avait annoncé vendredi que des "anomalies" avaient été détectées dans le suivi des fabrications d'équipements au sein de son usine du Creusot, où a notamment été fabriquée la cuve du réacteur EPR de Flamanville dont l'acier présente un défaut de composition.
Selon l'avocat de l'Observatoire du nucléaire, Me Emmanuel Riglaire, la plainte a été envoyée mercredi au tribunal de grande instance de Chalon-sur-Saône.
Estimant "indispensable de stopper immédiatement les installations nucléaires concernées", l'association réclame dans un communiqué que l'enquête détermine "si des complicités, par exemple chez EDF (PA:EDF) et l'ASN, ont aidé Areva à écouler ses pièces défaillantes pendant des décennies jusqu'à l'affaire des cuves des EPR".
Mercredi matin, la ministre de l'Environnement Ségolène Royal a déclaré que les premiers résultats des tests menés par Areva sur son site du Creusot étaient "bons".