par Chuck Mikolajczak
NEW YORK, (Reuters) - La Bourse de New York a fini en forte baisse jeudi, sur fond de repli des rendements obligataires, la décision de Donald Trump d'instaurer des droits de douane sur certaines importations chinoises relançant les craintes d'une guerre économique mondiale.
Le président américain a signé un mémorandum contre la Chine, qui pourrait imposer des tarifs douaniers sur un maximum de 60 milliards de dollars (49 milliards d'euros) d'importations chinoises.
Les trois grands indices, qui avaient réduit leurs pertes peu après cette annonce, ont au final enregistré leur plus recul sur une séance depuis le 8 février.
Selon ce mémorandum, Donald Trump ne frappera les importations chinoises qu'après une période de consultation, qui donnera aux lobbies industriels et aux parlementaires l'occasion de raccourcir la liste proposée qui porte sur 1.300 produits.
"Le sentiment du marché n'est pas bon, donc quand les investisseurs sont affectés par quelque chose comme les tarifs douaniers, ils y sont plus sensibles qu'ils ne le seraient à un autre moment", relève Craig Callahan, président d'Icon Funds.
L'indice Dow Jones a perdu 724,42 points, soit 2,93%, à 23.957,89. Aucune des valeurs de l'indice n'a fini en territoire positif, Caterpillar (NYSE:CAT) (-5,71)%, Boeing (NYSE:BA) (-5,19%) et 3M (-4,68%), accusant les trois plus fortes baisses.
Le Standard & Poor's 500, plus large, a reculé de 68,24 points, soit 2,52%, à 2.643,69.
Le Nasdaq Composite a cédé lui 2,43% à 7.166,68.
Tous les compartiments du S&P-500 ont fini dans le rouge, à l'exception des services aux collectivités, qui ont affiché un gain de 0,44%.
FACEBOOK POURSUIT SON REPLI
Parmi les plus fortes baisses sectorielles, les financières ont lâché 3,7%, les industrielles (SPLRCI) ont abandonné 3,28% et la santé a perdu 2,89%.
Le secteur des techs a perdu lui 2,69%, les investisseurs craignant un renforcement de la réglementation dans le sillage de l'affaire Facebook (NASDAQ:FB), qui a perdu 2,66%.
Le fondateur du réseau social, Mark Zuckerberg est sorti mercredi soir de son silence et a reconnu que Facebook avait commis des erreurs qui ont permis à la société Cambridge Analytica de collecter des informations sur des dizaines de millions d'utilisateurs du réseau social.
Twitter (NYSE:TWTR) s'est replié de 4,67%. Parallèlement aux répercussions des déboires de Facebook, les opérateurs de réseaux sociaux pourraient souffrir de la volonté des autorités de Singapour de faire adopter une loi visant à combattre les "fake news".
Pfizer (NYSE:PFE) a lâché 1,90%. Reckitt Benckiser (LON:RB) a annoncé avoir mis un terme aux discussions avec le groupe pharmaceutique américain concernant le rachat de son pôle produits de santé et d'hygiène grand public.
AbbVie a perdu 12,76%, le laboratoire ayant annoncé qu'il ne solliciterait pas de procédure d'homologation accélérée pour le Rova-T, un traitement expérimental du cancer du poumon, sur la base des résultats d'une étude à mi-parcours.
Quelque 7,77 milliards d'actions ont changé de mains sur les marchés américains, à comparer avec une moyenne de 7,17 milliards au cours des 20 dernières séances.
Sur le front obligataire, les rendements des emprunts d'Etat se sont repliés. Le rendement des Treasuries à 10 ans est repassé sous 2,83%, alors qu'il avait dépassé 2,93% mercredi après le communiqué de politique monétaire de la Fed.
Sur le marché des changes, l'indice dollar a pris 0,03% face à un panier de devises de référence, tandis que l'euro a reculé de 0,19% face au billet vert, à 1,2312 dollar. Le yen, valeur refuge, a atteint un pic de trois semaines face au dollar.
Sur le marché pétrolier, les cours du brut ont reculé, tiraillés entre les prises de bénéfices après leur récent rally et les efforts de l'Opep, qui continue à réduire sa production pour rééquilibrer le marché.
(Avec April Joyner et Sruthi Shankar; Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français)