NEW YORK/WASHINGTON (Reuters) - Répétition du titre.
Un membre influent du Sénat américain souhaite mener des auditions sur les questions "perturbantes" soulevées par des enregistrements secrets de conversations entre des contrôleurs de la Réserve fédérale et des responsables de Goldman Sachs, une banque que la Fed était chargée de surveiller.
Elizabeth Warren, démocrate de la Commission bancaire du Sénat, a réclamé vendredi la convocation d'auditions à la suite de la publication d'une partie de ces enregistrements qui remontent à 2011 et 2012.
Le sénateur démocrate Sherrod Brown, également membre de la Commission bancaire, a appelé de son côté à une "enquête complète et approfondie" sur la question.
Carmen Segarra, ancienne employée de la Fed de New York, qui a perdu un procès sur les conditions de son départ de la Fed, a enregistré les conversations et les a transmises au site de journalisme d'investigation ProPublica et à l'émission de radio "This American Life" pour illustrer ce qu'elle juge être une proximité déplacée entre le régulateur et la banque.
Les enregistrements semblent montrer que les superviseurs de la Fed ne souhaitaient pas demander des informations précises à Goldman concernant une transaction avec Banco Santander, ni critiquer fermement ce que Segarra considère comme étant une absence de politique visant à prévenir les conflits d'intérêt.
"Quand les régulateurs sont davantage préoccupés d'éviter aux grandes banques d'avoir à rendre des comptes que de protéger le peuple américain des comportements risqués et illégaux à Wall Street, c'est une menace pour toute notre économie", a déclaré Elizabeth Warren dans un courrier électronique.
"Le Congrès doit organiser des auditions sur les questions perturbantes soulevées par le rapport d'un informateur paru aujourd'hui, lorsqu'il se réunira à nouveau en novembre."
Egalement dans un courrier électronique, Sherrod Brown a ajouté: "Pendant trop longtemps, trop de régulateurs financiers ont été trop complaisants vis-à-vis du secteur même qu'ils sont chargés de contrôler."
La Fed s'est de son côté défendu de toute irrégularité. "La Fed de New York dément catégoriquement les allégations faites concernant l'intégrité de sa supervision des institutions financières", dit-elle dans un communiqué publié sur son site.
Vendredi, Goldman a resserré ses règles concernant les investissements en actions et en obligations autorisées pour ses banquiers, a annoncé un porte-parole de la banque à Reuters.
Une source proche du dossier a précisé que ces nouvelles règles pour éviter les conflits d'intérêt étaient en préparation depuis quelque temps et n'étaient pas liées à cette affaire.
La Fed de New York comme Goldman Sachs ont refusé de commenter l'éventuelle tenue d'auditions.
(Jonathan Spicer et Emily Stephenson, Juliette Rouillon pour le service français)