par Xiaoyi Shao et Kevin Yao
CHINE (Reuters) - La performance commerciale de la Chine a dépassé les prévisions en mars et ses exportations ont enregistré leur première hausse depuis neuf mois, ce qui pourrait signifier que la deuxième économie mondiale est en voie de stabilisation.
Les exportations ont augmenté de 11,5% en mars, par rapport à mars 2015, suivant les statistiques publiées mercredi par les douanes, une première hausse depuis juin et qui est en outre la plus marquée depuis février 2015.
Les économistes interrogés par Reuters anticipaient une hausse des exportations limitée à 2,5%, après leur chute de 25,4% de février, leur pire performance depuis mai 2009.
Les économistes mettent toutefois en avant le rôle des effets statistiques et saisonniers dans cette variation.
De récents chiffres sur l'activité des secteurs secondaire et tertiaire semblent attester d'une légère amélioration de la situation économique, ce qui se répercute apparemment sur les exportateurs.
Les importations ont continué de diminuer mais moins que prévu, de 7,6% exprimées en dollar, alors qu'un recul de 10,2% était attendu après celui de 13,8% de février. Toutefois les volumes importés ont augmenté pour la plupart des matières premières les plus exploitées telles que le fer et le cuivre.
Les analystes ont observé une flambée inattendue des importations en provenance de Hong Kong, qui ont augmenté de 116%, ce qui pourrait en fait dissimuler des sorties de capitaux déguisées en transactions d'importation.
La Chine a ainsi dégagé le mois dernier un excédent commercial de 29,86 milliards de dollars, au lieu des 30,85 milliards prévus.
"Je pense que l'effet statistique a joué à fond car la base de l'an passé était basse", dit Ma Xiaoping, analyste chez HSBC, observant que les chiffres de mars reprennent en fait une partie des commandes de février en raison de la date variable du Nouvel An chinois chaque année.
"Je crois qu'il vaut mieux se focaliser sur le pourcentage meilleur que prévu des importations car il implique que la demande intérieure se reprend également, portée par les investissements dans les infrastructures et aussi par la reprise du secteur immobilier".
"Les données récupérées pour les autres économies asiatiques laissent penser que le commerce reste encore entravé", dit Zhou Hao, économiste chez Commerzbank (DE:CBKG) à Singapour. "Au vu des perspectives économiques moroses, nous pensons que la croissance globale du commerce en Asie n'aura qu'un potentiel limité cette année".
D'autres indicateurs économiques importants sont attendus cette semaine, en particulier le PIB du premier trimestre. Pékin vise une croissance économique de 6,5% à 7% cette année. Elle a été de 6,9% en 2015, la plus faible depuis un quart de siècle.
Les Bourses chinoises semblent avoir bien accueilli les chiffres commerciaux, les indices de Hong Kong, Shanghaï et Shenzhen gagnant plus de 2%.
Le yuan s'est également légèrement raffermi, un excédent commercial qui reste copieux militant contre les pressions baissières.
(Avec Jessica Macy Yu et Elias Glenn à Shanghaï, avec Pete Sweeney, Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten)