Le Conseil européen de la croisière (ECC) et l'association internationale des croisiéristes (CLIA) se sont dotés de porte-parole sur leurs principaux marchés européens pour défendre l'industrie du secteur et rassurer sur la sécurité après le naufrage du Concordia.
L'industrie des croisières veut "s'adresser à ses principaux interlocuteurs suite au récent incident du Costa Concordia (32 morts en janvier, NDLR), afin de répondre aux préoccupations en matière de sécurité" et réaffirmer sa "réputation positive" en Europe, ont expliqué l'ECC et CLIA dans un communiqué commun vendredi.
Pour la France, la Belgique et le Luxembourg, c'est Erminio Eschena, directeur général France de MSC Croisières, qui a été choisi.
Les quatre autres représentants en Europe sont David Dingle, PDG de Carnival au Royaume-Uni, Michael Thamm, président d'Aida Cruises en Allemagne, Roberto Martinoli, PDG de Grandi Navi Veloci en Italie, et Carlos Pedercini, vice-président des opérations maritimes de Pullmantur en Espagne.
Accident inédit pour un géant des mers, le naufrage du Concordia, fleuron de la flotte du premier croisiériste d'Europe, survenu au large de l'Italie le 13 janvier, a porté un coup à l'image du secteur. Dans les semaines qui ont suivi, les réservations ont chuté de l'ordre de 15% au niveau mondial selon Carnival, maison mère de Costa, et Royal Caribbean Cruises Ltd (RCCL), numéro deux.
La profession juge nécessaire de repenser sa communication pour ne pas pénaliser ce secteur en plein essor.
Car pour la première fois en 2011, plus de 6 millions de croisières ont été réservées en Europe (+9% sur un an), a annoncé l'ECC mardi, un chiffre qui a plus que doublé en une décennie. Les Britanniques restent les plus férus de croisières (1,7 million de voyages, +5%), suivis par les Allemands (près de 1,4 million, +14%), les Italiens (900.000 passagers) et les Espagnols (700.000). La France est le 5e marché (441.000, soit +14%).
La croisière va continuer son développement mais l'année 2012 sera "particulièrement compliquée" en raison de "l'impact" du Concordia, estimait cette semaine le président de l'Association française des croisiéristes (AFCC), Georges Azouze, par ailleurs patron pour la France de l'italien Costa.
"Nous estimons que nous devons nous adresser aux clients, aux professionnels du tourisme, aux journalistes, aux gouvernements et aux autorités de régulation afin de démontrer que les croisières sont sûres (...) et de montrer comment les croisières contribuent de manière significative et positive à l'économie européenne", a déclaré le président de l'ECC, Manfredi Lefebvre d'Ovidio.
Les "primo-croisiéristes" ont notamment besoin d'être rassurés sur la sécurité, relève-t-on dans le secteur, qui souhaite aussi mettre l'accent sur le monde des armateurs ou encore les problématiques du tourisme d'escales.
Interrogé par l'AFP, Erminio Eschena s'est dit "honoré" d'avoir été choisi pour fédérer la parole de l'industrie des croisières.
"Il est tout à fait important que l'on soit présents sur ce terrain pour prendre la parole", a fortiori "dans des moments de difficulté, de doutes, d'interrogations". Mais il ne s'agit pas "de se concentrer sur le seul événèment qui attire l'attention (...) Je vais m'atteler à ouvrir les portes de l'industrie de la croisière, pour en montrer toutes les facettes", a dit M. Eschena.
La France, première destination touristique au monde, est en matière de croisières "à la fois un pays émetteur, avec des têtes de ligne et des départs de Marseille, Cherbourg, Le Havre, Villefranche, Nice... et un vecteur d'arrivées de touristes grâce aux bateaux qui font escale en France. L'impact économique est important, nous allons en parler", a promis M. Eschena.