PARIS (Reuters) - Le siège de la fédération socialiste de l’Isère a subi des tirs à l'arme automatique dans la nuit de dimanche à lundi, une escalade dans les dégradations de locaux du parti majoritaire jugée insupportable par les autorités.
Une enquête pour dégradation volontaire avec arme a été confiée à la Sûreté départementale de l'Isère pour retrouver le ou les auteurs des 12 tirs constatés sur la devanture du local situé à Grenoble, a annoncé dans un communiqué le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve.
"Les dégradations de permanences d’élus et de formations politiques constatées ces dernières semaines sont, par essence, incompatibles avec l’exercice du pluralisme et la diversité des opinions garanties dans l’Etat de droit", dit-il.
"Les événements survenus hier soir à Grenoble sont d’une particulière gravité et constituent une atteinte insupportable à la vie démocratique dans notre pays."
Selon les enquêteurs, ces tirs viennent d'une arme automatique de calibre 9 mm lors de deux rafales successives tirées vers 01h00 du matin.
Pour le secrétaire général du PS, Jean-Christophe Cambadélis "un nouveau seuil a été franchi".
"Depuis des semaines, nous dénonçons ces actes de violence qui s’aggravent de jour en jour. Depuis des semaines, nous appelons l’ensemble de la classe politique et des responsables syndicaux à réagir à cette dérive funeste inconnue depuis les années 30. Un nouveau seuil a été franchi cette nuit", peut-on lire dans un communiqué du PS.
Le chef de l'Etat, le gouvernement et le principal parti de la majorité sont confrontés depuis deux mois à une vigoureuse contestation du projet de loi réformant le marché du Travail. Cette contestation a donné lieu à de nombreux débordements violents, le plus souvent imputés à des "casseurs".
Dans son communiqué, le PS exhorte les responsables politiques et syndicaux à "prendre fermement position contre ces comportements inacceptables".
"Faudra-t-il qu’il y ait des victimes pour que notre préoccupation soit partagée et qu’une condamnation générale et sans ambiguïté ait enfin lieu ?" ajoute-t-il.
(Emmanuel Jarry, avec Catherine Lagrange à Lyon, édité par Yves Clarisse)