La Commission européenne a déclaré mercredi reporter à juillet sa décision sur d'éventuelles sanctions contre l'Espagne et le Portugal pour non respect des objectifs de réduction de leur déficit public.
"Ce n'est pas le bon moment économiquement et politiquement" pour prendre des décisions sur les sanctions, a dit le commissaire européen chargé des Affaires économiques, Pierre Moscovici, lors d'une conférence de presse à Bruxelles.
A propos de l'Espagne - où sont prévues des législatives le 26 juin -, M. Moscovici a expliqué: "Il va y avoir des élections, nous n'avons pas en face de nous de gouvernement capable de prendre les mesures nécessaires".
Ces deux pays sont sur la sellette pour avoir raté les objectifs fixés par Bruxelles de réduction de leur déficit public en 2015.
L'exécutif européen leur a donné à chacun un an supplémentaire pour avoir un déficit public sous la barre des 3% du Produit Intérieur Brut (PIB), conformément aux régles européennes: pour le Portugal en 2016 et pour l'Espagne en 2017.
En 2015, l'Espagne a affiché un déficit public de 5,1% du Produit intérieur brut (PIB), au-dessus de l'objectif donné de 4,2%. Pour 2016, elle avait promis de passer sous le seuil des 3% (à 2,8%) mais, d'après les dernières prévisions de la Commission européenne, le déficit public devrait s'établir à 3,9% du PIB.
Quant au Portugal, il a affiché un déficit public de 4,4% du PIB l'an passé alors que l'objectif fixé était de repasser en dessous des 3%. Selon les dernières prévisions de la Commission européenne, le Portugal aurait un déficit public de 2,7% en 2016.
Depuis l'instauration de nouvelles procédures budgétaires européennes après la crise de la dette dans la zone euro, la Commission européenne a la possibilité de sanctionner financièrement les mauvaises élèves en matière budgétaire (jusqu'à 0,2% du PIB du pays concerné). Elle ne l'a jusqu'ici jamais fait.
Par ailleurs trois pays restent dans le viseur de Bruxelles pour non respect des objectifs de réduction de dette publique: la Belgique, l'Italie et la Finlande, a ajouté la Commission.
L'Italie s'est vu attribuer une marge de flexibilité concernant son déficit budgétaire en 2016 mais à condition que ce dernier tienne son objectif de ne pas dépasser les 1,8% du PIB en 2017.
"Les engagements pour l'avenir doivent être très précis et impérativement tenus", a prévenu M. Moscovici, en précisant que la Commission vérifierait cela à l'automne une fois disponible le projet de budget 2017.