Craig Wright, l'entrepreneur australien qui a affirmé être le créateur de la monnaie numérique Bitcoin, mettant peut-être fin à des années de mystère, est un homme énigmatique et secret qui semble avoir brouillé les pistes.
Peu de détails sont disponibles sur cet informaticien de 45 ans qui, sur son blog, met en garde contre la publication de tout extrait sans autorisation.
Craig Wright a assuré lundi à des médias être le créateur du Bitcoin, après des mois de spéculations sur son rôle dans cette invention, en apportant la "preuve" technique. Mais la communauté des crypto-monnaies s'est montrée sceptique sur cette revendication.
La société de relations publiques Outside Organisation, qui a collaboré avec lui, décrit cet Australien peu friand de médias comme "un inventeur et un universitaire" qui a utilisé le pseudonyme Satoshi Nakamoto pour protéger son identité.
En décembre, les sites internet de technologies Wired et Gizmodo avaient publié des éléments faisant penser qu'il était le cerveau derrière la monnaie numérique en question.
A la BBC, Craig Wright a déclaré: "je ne veux pas d'argent, je ne veux pas être célèbre, je ne veux pas d'adoration, je veux simplement qu'on me laisse tranquille".
M. Wright a étudié à l'université australienne Charles Sturt (CSU), qui a des campus notamment à Sydney, Melbourne et Brisbane, d'où il est ressorti avec les honneurs.
Il a obtenu une maîtrise de systèmes d'administration et de gestion de réseaux, une autre en management, axée sur les technologies de l'information, et une troisième en sécurité des systèmes d'informations.
Il a conservé des liens étroits avec la CSU et y a passé trois ans en tant que professeur associé de 2011 à 2014. Mais l'université n'a pas souhaité s'exprimer sur l'affaire du Bitcoin.
"La CSU ne peut pas commenter les activités de M. Wright en dehors de l'université et ne fera aucun autre commentaire sur ses études ou son travail", a-t-elle dit.
Jusqu'à peu, l'insaisissable M. Wright était directeur de plus d'une dizaine de sociétés, dont certaines s'occupent de crypto-monnaie, mais il s'est retiré de 12 d'entre elles en l'espace d'une semaine en juillet 2015, selon le quotidien britannique The Guardian.
- Difficile à traquer -
Après des années de mystère concernant l'inventeur du Bitcoin, l'attention s'est tournée pour la première fois sur M. Wright quand une source anonyme qui lui était proche a commencé à divulguer des documents à un dénommé Gwern Branwen, un pseudonyme, chercheur indépendant et spécialiste de la face cachée du web, selon le magazine Wired.
M. Branwen a transmis à Wired les détails qui ont immédiatement mis en exergue des liens visibles entre M. Nakamoto et M. Wright, selon la même source.
Mais l'Australien peut s'avérer difficile à traquer.
Wired a indiqué lui avoir envoyé un courriel crypté pour le rencontrer, suggérant être au courant de son secret. Quelques heures plus tard, Wired a reçu une réponse étrange de l'adresse Tessier-Ashpool@AnonymousSpeech.com.
Le message indiquait que l'adresse IP (numéro d'identification) était basée au Panama et contrôlée par Vistomail, le même service que celui utilisé par Satoshi Nakamoto pour envoyer ses courriels de présentation du Bitcoin et pour animer Bitcoin.org.
Deux autres courriels de la même adresse ont suivi, l'un indiquant: "Vous semblez connaître un certain nombre de choses. Plus que vous ne devriez".
Puis, il a cessé de répondre.
A ce moment-là, M. Wright vivait à Sydney avec son épouse et leurs deux enfants scolarisés dans une école publique, ont raconté des voisins à des médias australiens, décrivant cette famille comme un peu recluse mais normale.
Ils seraient partis pour Londres peu avant une perquisition à leur domicile dans le cadre d'une affaire fiscale.
Après la révélation de son identité, M. Wright a indiqué sur son blog qu'il voulait "créer un forum sur le Bitcoin, qui dissipe des mythes et aide à libérer tout son potentiel", selon Outside Organisation.