La compagnie Iberia a annulé 124 vols lundi, soit 38% du trafic prévu, pour la première d'une nouvelle série de journées de grève prévues tous les lundis et vendredis jusqu'au 20 juillet par les pilotes, qui dénoncent les conditions de création de la filiale à bas coûts Iberia Express.
"Au total, 124 vols ont été annulés, soit 38% des 330 prévus" en ce jour de retour de vacances de Pâques, a indiqué une porte-parole de la compagnie.
Une première série de 12 journées de grève lancée en décembre avait abouti à l'annulation d'environ un tiers des vols à chaque fois, coûtant environ 36 millions d'euros à la compagnie.
Les négociations entre le principal syndicat des pilotes, Sepla, et la direction de la compagnie sont pour l'heure restées vaines.
Sepla affirme que la création d'Iberia Express viole la convention collective des pilotes et que la direction a prévu de transférer 40 avions de la maison mère à la nouvelle filiale, ce qui signifierait "l'élimination de 8.000 postes de travail".
De son côté, la direction a dénoncé "l'attitude irresponsable et intransigeante" du syndicat.
Iberia a entamé une procédure en justice lundi dernier "pour que la grève soit déclarée illégale et abusive", a indiqué la porte-parole d'Iberia. La décision "peut prendre un mois, un mois et demi", a-t-elle ajouté.
Iberia Express, filiale à bas coûts destinée à assurer le segment déficitaire des vols court et moyen-courrier d'Iberia, a vu son premier vol décoller le 25 mars, la direction ayant noué un accord avec la plupart du personnel, sauf les pilotes.
La compagnie commence avec quatre Airbus A320 et 17 liaisons, essentiellement en Espagne (Saint-Jacques de Compostelle, Ibiza, Palma de Majorque...), quelques-unes avec l'étranger (Dublin, Naples, Amsterdam...).
Elle prévoit de transporter d'ici fin 2012 2,5 millions de passagers sur "plus de vingt" destinations, avec 14 avions et 500 employés.