L'Elysée est parvenu à réduire son budget à 100 millions d'euros en 2014, selon le rapport annuel de la Cour des comptes sur la gestion financière de la présidence, remis mercredi matin à l'Elysée.
"A l'occasion du contrôle des comptes de 2014, la Cour a pu observer la poursuite des efforts engagés pour ramener les dépenses, comme vous l'avez souhaité, dans la limite d'un montant maximum de 100 millions d'euros", écrit le Premier président de la Cour des comptes, l'ancien député socialiste Didier Migaud, dans son rapport adressé à François Hollande.
"De fait les produits retracés dans le compte de résultat se sont établis à 103,23 millions d'euros et les charges calculées à 100,04 millions d'euros, dégageant un résultat positif de 3,19 millions d'euros. Le reversement au Trésor de 1,66 million d'euros a ramené la dotation disponible en 2014 de 101,66 à 100 millions d'euros", poursuit la Cour, qui contrôlait pour la septième année le budget de l'Elysée.
Pour 2015, la dotation retenue en loi de finance initiale est de 100 millions d'euros.
Si la Cour s'est félicitée de la poursuite de la maîtrise des dépenses "notamment pour ce qui concerne les charges courantes et de maintenance, le parc automobile et les déplacements", elle continue cependant à souhaiter l'instauration "d'un cadre juridique approprié pour la gestion budgétaire et comptable" et "le développement de procédures de contrôle interne performantes".
En 2014, les charges de la présidence se sont donc établies à 100 millions d'euros, en retrait de 1,3% par rapport à l'exercice précédent. Les produits (103,2 millions d'euros) sont également inférieurs à ceux de 2013 (-1,6%). La diminution des charges concerne tous les postes d'exploitation (achats, charges externes, impôts, salaires), sauf les dotations aux amortissements et provisions, relève la Cour.
S'agissant de la rémunération des personnels, le montant des dépenses (68,2% du total) a diminué de 1,6% en 2014 par rapport à l'année précédente, énumère la Cour pour qui, cependant, le "recours très excessif, au regard du droit en vigueur, aux heures supplémentaires n'est pas encore réglé".
Les dépenses de fonctionnement se sont élevées à 13,8 millions d'euros (14,7 en 2013, -6,1%) et des "efforts importants ont été consacrés à la gestion du parc automobile" (69 véhicules plus "deux Citroën SM d'apparat", contre 88 en 2012).
Au chapitre des déplacements présidentiels, les magistrats de la rue Cambon en ont recensé 90 (97 en 2013), dont 46 en France et 44 à l'étranger. "Les dépenses correspondantes se sont élevées à 14,5 millions d'euros, en retrait de 1,5 million d'euros par rapport aux prévisions et de 0,2 par rapport à l'exécution de 2013", précise la Cour qui note un "usage plus rigoureux des moyens aériens", avec notamment des "déplacements regroupés", comme lors de la tournée de M. Hollande en Asie en mai 2014.
"Le coût moyen d'un déplacement à l'étranger s'établit à 242.900 euros, en baisse de 16,9% par rapport à 2013", écrit la Cour.
S'agissant des dépenses de sécurité, "les personnels employés par le commandement militaire et le GSPR (groupe de sécurité de la présidence de la république) représentent plus du tiers (37%) de l'effectif total des services de la présidence" et "les dépenses associées peuvent être évaluées à 24,5 millions d'euros".
Les effectifs du GSPR, réduits d'un quart en 2012, sont actuellement de 60 personnes. L'effectif du commandement militaire, composé de 250 personnes au 31 décembre 2012, a été ramené à 240 agents.
Les dépenses de fonctionnement et d'investissement du secteur communication ont été de 1,14 million d'euros contre 1,20 million en 2013 (-5%).