La Deutsche Bank (DE:DBKGn) est la cible en Italie d'une enquête de la justice pour "manipulation du marché" concernant des emprunts d'Etat, et cinq de ses anciens dirigeants sont mis en cause, a-t-on appris vendredi auprès de parties civiles et de la banque.
Parmi les cinq ex-dirigeants mis en cause dans le cadre de cette instruction menée par le procureur de Trani, dans le sud de l'Italie, figurent l'ancien président de la Deutsche Bank Josef Ackermann, ont précisé dans un communiqué les associations de consommateurs Adusbef et Federconsumatori, qui se sont portées parties civiles.
L'enquête concerne "la vente de quelque sept milliards d'euros d'emprunts d'Etat et de bons du Trésor entre janvier et juin 2011", alors que le pays était sur le point de subir une crise de la dette qui allait conduire à la chute du gouvernement de Silvio Berlusconi et l'avènement de celui de Mario Monti, ont-elles ajouté.
Selon les deux associations, la Deutsche Bank procédait à "des ventes de titres de l'Etat italien" qui étaient dans son portefeuille -des cessions "massives"- et "communiquait dans le même temps au marché financier la soutenabilité de la dette publique italienne", ce qui a "altéré la formation régulière des prix du marché des titres d'Etat".
Avec la police financière de Bari (sud), la justice a "saisi des documents et des mails au siège milanais de l'institution allemande", selon les mêmes sources.
Dans un communiqué, Deutsche Bank a indiqué "coopérer avec les autorités dans cette affaire". "Dès 2011, Deutsche Bank a mis des informations et des documents à la disposition de la Consob (le gendarme boursier italien, ndlr) suite à une demande similaire", a ajouté la banque allemande.