Les taxis tchèques ont mené lundi pendant environ trois heures une opération escargot sur la principale voie d'accès à l'aéroport Vaclav Havel de Prague, pour protester contre la concurrence déloyale selon eux de la plateforme de transport Uber.
Roulant à environ 15 km/h, environ 1.200 taxis, selon les organisateurs, ont ainsi provoqué vers midi d'importants embouteillages aux abords de l'aérodrome international pragois.
Les protestataires reprochent notamment au groupe américain de location de voiture avec chauffeur l'absence de licence pour exercer cette profession tout comme celle d'un taximètre.
"Les chauffeurs d'Uber ne respectent pas la législation en vigueur", a affirmé Petr Polisensky, porte-parole de l'Association des chauffeurs de taxis, avant de dénoncer ce qui était selon lui une "inaction des autorités".
"La mairie de Prague ignore les activités illégales (d'Uber)", a-t-il ajouté, dans un communiqué publié sur un réseau social.
"Nous sommes prêts à un dialogue", a de son côté indiqué Miroslava Jozova, porte-parole d'Uber en République tchèque. Selon elle "il y a assez de place à Prague pour toutes formes d'entreprise".
La maire de Prague, Adriana Krnacova, a tenté sans succès de détourner in extrémis les protestataires de leur action.
Selon elle, la municipalité "ne dispose pas de moyens légaux pour réglementer les plateformes digitales".
Environ 70 chauffeurs de taxi ont lancé lundi une protestation similaire à Brno, deuxième ville tchèque, en signe de solidarité avec leurs collègues pragois.
Dans cette ville, les activités d'Uber ont été récemment interdites par le tribunal régional, donnant ainsi suite à la plainte de chauffeurs de taxis locaux.
Environ 400.000 Tchèques ont jusqu'à présent téléchargé l'application d'Uber qui collabore avec environ 2.000 chauffeurs, selon la société présente depuis 2014 dans ce pays d'environ 10,5 millions d'habitants.