Environ 500 cheminots, selon la police et les organisateurs, ont manifesté jeudi à Nantes pour dire leur inquiétude sur "l'avenir du chemin de fer" et dénoncer la "généralisation" du recours à la sous-traitance par la SNCF, a constaté une journaliste de l'AFP.
Le cortège, composé de cheminots de la région des Pays de la Loire, mais aussi de Bretagne, d'Aquitaine et de Midi-Pyrénées, s'est élancé peu avant 13H00 de la gare de Nantes, et a rejoint l'hôtel de région, où se tient un colloque sur l'urbanisme de demain et les transports régionaux, organisé par l'Association des régions de France (ARF).
Cette manifestation, à l'appel de la CGT-Cheminots, SUD-Rail et Unsa, intervient huit jours après l'annonce par SNCF Réseau (ex-RFF) du report de deux mois de la réouverture de deux lignes TER vers des stations balnéaires des Pays de la Loire, prévue pour la saison estivale, en raison de problèmes de sécurité.
"On jette l’opprobre sur les cheminots mais on est en rien responsables de ce report car il n'y a que des entreprises privées qui interviennent sur ce chantier. Cette utilisation de la sous-traitance, cette généralisation (...) vient illustrer magistralement ce qu'on fait du chemin de fer actuellement en France", a déclaré à l'AFP Olivier Guix, responsable de la CGT-Cheminots sur le secteur de Nantes.
"Il y a un problème de perte de compétences, de savoir-faire sur ces chantiers. SNCF Réseau est obligé de faire appel à des cheminots retraités pour finir les travaux", a renchéri Aurélien Hamon, de la CGT-Cheminots des Pays de la Loire, évoquant un "lamentable fiasco".
Selon M. Hamon, le PDG de SNCF Réseau, Jacques Rapoport, a annoncé jeudi matin aux organisations syndicales l'ouverture "de négociations en vue d'un protocole d'accord sur la sous-traitance", suite "à la multiplication de dysfonctionnements".
M. Rapoport avait admis le 25 juin une "défaillance" après le report de la réouverture des lignes de Nantes vers Pornic (Loire-Atlantique) et Saint-Gilles-Croix-de-Vie, prévue le 5 juillet et qui doit être désormais effective le 1er septembre.
Les manifestants entendaient également dénoncer la baisse des effectifs, de 11% entre 2007 et 2014 dans les Pays de la Loire selon la CGT-Cheminots, ainsi que la "suppression des contrôles sur deux lignes" dans la région "dès novembre" et celle "des agents sur les quais qui gèrent le flux des passagers", a détaillé Didier Guibert, délégué Sud-Rail.