Le président de la régie des transports new-yorkais MTA a annoncé mardi la mise en place d'un plan d'urgence de 836 millions de dollars pour améliorer le fonctionnement du métro de New York, au bord de l'implosion.
"Le métro de New York est sans aucun doute en souffrance", a reconnu, lors d'une conférence de presse, Joseph Lhota, pour qui le système "ne répond pas aux attentes de ses usagers."
Quelque 5,6 millions de trajets quotidiens ont été effectués dans le métro new-yorkais en moyenne en 2016, un chiffre en hausse de 16% en dix ans.
L'augmentation continue de la fréquentation se fait sur un réseau vieillissant, longtemps sous-financé. Symbole de cette crise, deux déraillements, sans gravité, ont eu lieu le 27 juin et le 21 juillet.
Pour améliorer le fonctionnement du réseau, la MTA entend, dans l'immédiat, se concentrer en particulier sur la signalisation et les voies, a indiqué son président.
La régie va notamment accélérer la réparation de 1.300 signaux défectueux, qui provoquent l'arrêt des rames et de nombreux retards. Environ 40% des signaux du métro new-york ont plus de cinquante ans.
La MTA veut également augmenter la pose de longs rails soudés, c'est-à-dire sans joints de dilatation, ce qui doit réduire le nombre d'incidents liés aux rails.
Elle va également tripler les effectifs d'intervention d'urgence, pour réduire le délai d'intervention de 45 à 15 minutes.
Le plan veut également augmenter la capacité des rames, en ajoutant des wagons sur les lignes qui le peuvent (145 passagers supplémentaires par voiture), en fonction de la taille des quais, mais aussi en retirant des sièges sur deux lignes qui serviront de test (S et L).
Une fois le plan d'urgence mené à bien, la MTA mettra en place un plan à long terme, dont M. Lhota a estimé le coût à huit milliards de dollars.
Le président de la MTA compte demander à l'Etat et à la ville de New York de partager, à parts égales, la facture.
Sous le contrôle de l'Etat de New York, même s'il appartient bien à la ville, le métro est l'un des dossiers sur lesquels le gouverneur Andrew Cuomo et le maire Bill de Blasio, qui sont pourtant tous deux démocrates, se livrent une guerre larvée.
Dimanche, l'édile a appelé le gouverneur à prendre les choses en main et laissé entendre que la municipalité ne contribuerait pas financièrement à un plan d'urgence.
Fin juin, le gouverneur de l'Etat de New York, Andrew Cuomo, avait annoncé une rallonge d'un milliard de dollars pour parer au plus pressé.