La facture énergétique de la France "exploserait" en cas de suppression du nucléaire, affirme jeudi dans une interview au Figaro le Haut commissaire à l'énergie atomique et aux énergies alternatives Bernard Bigot.
Interrogé par le journal conservateur sur le coût d'une éventuelle suppression du nucléaire en France, envisagée notamment par les socialistes et les écologistes et farouchement rejetée par le gouvernement, M. Bigot se refuse à avancer des chiffres alors que la même décision pour l'Allemagne a été évaluée à 250 milliards d'euros.
"Pour ce qui est de la France, dont le parc nucléaire est plus de trois fois plus important que le parc allemand, je crois qu'à ce stade, aucun chiffre ne peut raisonnablement être avancé, car les ressources de substitution ne sont pas les mêmes", assure le responsable du Commissariat à l'énergie atomique (CEA).
"L'impact risque d'être encore plus lourd que la simple application d'une règle de trois", ajoute-t-il cependant.
"Sans le nucléaire, la facture énergétique exploserait dans des proportions sans précédent", poursuit-il encore.
Sur la base des déclarations de M. Bigot, et notamment de sa comparaison avec l'Allemagne, Le Figaro parle d'"ordres de grandeur qui donnent le vertige: au moins 750 milliards d'euros, si l'on se contente de tripler la facture allemande pour respecter la proportion des parcs nucléaires de chaque pays".
"En fait", affirme encore le même journal, "ce pourrait être beaucoup plus encore, puisque la France est aujourd'hui trois fois plus dépendante de l'atome que son voisin".
Ces assertions interviennent alors que Eva Joly, candidate EELV à la présidentielle, a qualifié mercredi le ministre de l'Energie, Eric Besson de "nucléopathe" et de "nucléocrate endoctriné", répondant ainsi à des attaques du ministre qui l'avait taxée d'incompétence.
L'opposition met notamment en avant des considérations de sécurité après la catastrophe de Fukushima pour expliquer son projet d'en finir avec le nucléaire en France.