Les entreprises du rail ont présenté mardi aux syndicats "une vingtaine" d'amendements à leur projet de cadre commun d'organisation du travail, sans satisfaire les syndicats de la SNCF qui étaient tous dans le même temps en grève.
Le premier projet présenté par l'Union des transports publics et ferroviaires (UTP, qui regroupe SNCF et entreprises privées) avait été unanimement rejeté par les syndicats du groupe ferroviaire.
Mardi, "l'UTP a fait part, sur la base de l'ensemble des revendications (syndicales), des évolutions qui seraient susceptibles d'intervenir dans la 2e version qui sera présentée le 10 mai" lors de la prochaine négociation, a indiqué à l'AFP Claude Faucher, son délégué général.
"Une vingtaine de points" ont été évoqués, portant notamment sur une meilleure définition "du lieu d'affectation ou de rattachement" des agents, ou encore sur le télétravail et le droit à la déconnexion, a-t-il précisé.
Les négociations de branche, ouvertes mi-avril, doivent aboutir d'ici fin juin à une convention collective commune (fret/voyageurs, SNCF/privé) afin que l'ouverture totale à la concurrence, prévue par étapes d'ici à 2026, se déroule dans de bonnes conditions (de sécurité et sans dumping social). Des accords d'entreprise viendront compléter le dispositif légal.
L'UTP a "indiqué qu'elle ferait des évolutions", a dit Rémi Aufrère (CFDT) à l'AFP.
Cependant, "un certain agacement" pointe toujours chez les syndicats "à cause du manque de réponses précises de la partie patronale".
"On est encore dans une période de crispation" et si la négociation n'avance pas, la CFDT "n'écarte aucun moyen d'action", notamment pendant l'Euro-2016 de football organisé en France, affirme le délégué.
La partie patronale "joue la montre" en promettant un nouveau texte le 10 mai alors que "près de deux cheminots sur trois" étaient en grève mardi, a réagi Eric Meyer (SUD), jugeant "inacceptable" cette "stratégie du pourrissement".
La SNCF a recensé de son côté 23,9% de grévistes, un taux en baisse par rapport à la précédente grève unitaire, le 9 mars.
L'UTP "a refusé de répondre" aux revendications communes des syndicats mardi matin en début de négociation, a dit Josselyn Portalier (CGT). Le patronat est "dans l'incapacité de négocier réellement en séance, cela rend les négociations extrêmement difficiles".
"Au niveau d'une branche, nous devons nous assurer que la réponse que nous apportons conviennent à l'ensemble des entreprises que nous représentons", donc "nous ne sommes pas en capacité de répondre spontanément" aux demandes formulées, affirme Claude Faucher.
Les discussions prennent du temps certes, mais "dans les prochaines semaines le brouillard va se lever" puisque les accords d'entreprise, qui complèteront l'accord de branche, commenceront à être négociés, assure le représentant patronal.
A la SNCF, la prochaine "table ronde" autour du futur accord d'entreprise est prévue le 4 mai.