L'assemblée générale (AG) des actionnaires de Volkswagen (DE:VOWG_p) a comme prévu été houleuse, hier à Hanovre, pour le premier événement du genre depuis le scandale du Dieselgate. La réunion a duré presque une demi-journée durant laquelle la colère des actionnaires individuels s'est largement exprimée. Mais finalement, les résolutions soumises à ses suffrages - qui se concentrent dans les mains des seuls grands actionnaires - ont été votées.
En effet, cette réunion a duré environ 11 heures, soit nettement plus que les AG habituelles, et elle a été ponctuée par de nombreuses interventions d'actionnaires mécontents.
Le président du conseil de surveillance, Hans Dieter Pötsch, qui présidait aussi l'AG, a été vertement chahuté. En effet, M. Pötsch était jusqu'à l'automne dernier - période du Dieselgate incluse - le directeur financier du groupe. Proche de l'ancien patron opérationnel du groupe Martin Winterkorn, chassé par le scandale et remplacé depuis par Matthias Müller, il n'incarne donc pas vraiment la rupture, mais plutôt la continuité. Et ce alors qu'il doit maintenant régler le problème du Dieselgate dans lequel, en tant qu'ancien responsable des finances, il porte une certaine part de responsabilité.
A plusieurs reprises, des actionnaires ont exigé que M. Pötsch soit récusé en tant que président de séance, ce qui n'a cependant pas abouti. L'agence Bloomberg rapporte que Markus Dufner, qui participait à l'AG et dirige l'Association allemande pour l'actionnariat éthique, lui a notamment lancé : 'vous êtes l'incarnation même du conflit d'intérêt.
Parmi les résolutions qui ont finalement été votées, signalons la réduction du dividende au titre de l'exercice 2015 à un niveau symbolique : 0,17 euro par action préférentielle (la plus liquide des deux), contre 4,86 euros en 2014, et 0,11 euro par action ordinaire, contre 4,80 euros. Soit une distribution d'un montant total de 67,5 millions d'euros.
Volkswagen insiste sur le fait que la résolution approuvant les décisions prises par ses instances dirigeantes en 2015 a été approuvée à hauteur de 93,7% des voix des actionnaires ordinaires représentés à l'AG.
Ce qui n'est pas vraiment une surprise : les actions préférentielles Volkswagen, le titre le plus liquide (celui qui fait partie du DAX 30, le CAC 40 allemand) utilisé par la plupart des investisseurs institutionnels et des petits porteurs, est privé de droits de vote. Statutairement, les voix se concentrent en effet dans les titres ordinaires, également cotés mais contrôlés par la famille Porsche et les autres grands actionnaires, comme le Land de Basse-Saxe.
De ce fait, Hans Dieter Pötsch a été confirmé en tant que président du conseil de surveillance. Le siège du représentant d'un autre grand actionnaire, le fonds souverain du Qatar (Qatar Investment Authority), passe d'Akbar al Baker à Hessa al Jaber. Par ailleurs, Annika Falkengren, PDG du fonds d'investissement suédois SEB, et Louise Kiesling, qui appartient à la famille Porsche, ont été confirmées à leurs sièges respectifs.
A 131,5 euros, l'action préférentielle Volkswagen gagne 1% ce matin à la Bourse de Francfort. Mais sur un an, elle perd environ 40% de sa valeur.
EG
Copyright (c) 2016 CercleFinance.com. Tous droits réservés.
En effet, cette réunion a duré environ 11 heures, soit nettement plus que les AG habituelles, et elle a été ponctuée par de nombreuses interventions d'actionnaires mécontents.
Le président du conseil de surveillance, Hans Dieter Pötsch, qui présidait aussi l'AG, a été vertement chahuté. En effet, M. Pötsch était jusqu'à l'automne dernier - période du Dieselgate incluse - le directeur financier du groupe. Proche de l'ancien patron opérationnel du groupe Martin Winterkorn, chassé par le scandale et remplacé depuis par Matthias Müller, il n'incarne donc pas vraiment la rupture, mais plutôt la continuité. Et ce alors qu'il doit maintenant régler le problème du Dieselgate dans lequel, en tant qu'ancien responsable des finances, il porte une certaine part de responsabilité.
A plusieurs reprises, des actionnaires ont exigé que M. Pötsch soit récusé en tant que président de séance, ce qui n'a cependant pas abouti. L'agence Bloomberg rapporte que Markus Dufner, qui participait à l'AG et dirige l'Association allemande pour l'actionnariat éthique, lui a notamment lancé : 'vous êtes l'incarnation même du conflit d'intérêt.
Parmi les résolutions qui ont finalement été votées, signalons la réduction du dividende au titre de l'exercice 2015 à un niveau symbolique : 0,17 euro par action préférentielle (la plus liquide des deux), contre 4,86 euros en 2014, et 0,11 euro par action ordinaire, contre 4,80 euros. Soit une distribution d'un montant total de 67,5 millions d'euros.
Volkswagen insiste sur le fait que la résolution approuvant les décisions prises par ses instances dirigeantes en 2015 a été approuvée à hauteur de 93,7% des voix des actionnaires ordinaires représentés à l'AG.
Ce qui n'est pas vraiment une surprise : les actions préférentielles Volkswagen, le titre le plus liquide (celui qui fait partie du DAX 30, le CAC 40 allemand) utilisé par la plupart des investisseurs institutionnels et des petits porteurs, est privé de droits de vote. Statutairement, les voix se concentrent en effet dans les titres ordinaires, également cotés mais contrôlés par la famille Porsche et les autres grands actionnaires, comme le Land de Basse-Saxe.
De ce fait, Hans Dieter Pötsch a été confirmé en tant que président du conseil de surveillance. Le siège du représentant d'un autre grand actionnaire, le fonds souverain du Qatar (Qatar Investment Authority), passe d'Akbar al Baker à Hessa al Jaber. Par ailleurs, Annika Falkengren, PDG du fonds d'investissement suédois SEB, et Louise Kiesling, qui appartient à la famille Porsche, ont été confirmées à leurs sièges respectifs.
A 131,5 euros, l'action préférentielle Volkswagen gagne 1% ce matin à la Bourse de Francfort. Mais sur un an, elle perd environ 40% de sa valeur.
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