NEW YORK (Reuters) - Le fabricant américain de médicaments génériques Mylan (NASDAQ:MYL) a annoncé vendredi qu'il comptait lancer une offre formelle d'achat de son concurrent Perrigo dans les prochaines semaines, après avoir reçu le feu vert de ses actionnaires.
L'opération a été approuvée par les deux tiers des votes exprimés lors de l'assemblée générale exceptionnelle de ce vendredi alors que la majorité simple était suffisante.
Mylan va désormais s'efforcer de favoriser l'apport à son offre de plus de la moitié du capital de Perrigo.
Sur la base du cours de clôture de 51,49 dollars de Mylan jeudi, le laboratoire basé aux Pays-Bas propose désormais l'équivalent de 193 dollars par action Perrigo, ce qui valorise celui-ci à 28 milliards de dollars (25 milliards d'euros).
L'action Perrigo a terminé à 188,19 dollars jeudi. Elle cédait 0,59% à 187,08 dollars vers 15h20 GMT vendredi.
La première approche de Mylan date de début avril, avec une offre à 205 dollars par action Perrigo, payable en numéraire et en titres, soit un total de 28,9 milliards de dollars.
Perrigo, spécialiste de l'automédication basé à Dublin, dont la valeur boursière dépasse aujourd'hui 27,5 milliards de dollars (24,4 milliards d'euros) a jusqu'à présent repoussé les avances de Mylan, jugeant qu'elles le sous-valorisaient significativement.
Se félicitant de l'appui de ses actionnaires, le président exécutif de Mylan, Robert J. Coury, s'est déclaré dans un communiqué persuadé que les actionnaires de Perrigo soutiendraient eux aussi le projet.
Mais le laboratoire spécialisé dans les traitements sans ordonnance estime au contraire que Mylan aura du mal à rassembler plus de la moitié de ses actions.
Eric Gordon, professeur d'économie à l'université du Michigan, abonde dans le sens de Perrigo.
"L'acquisition de Perrigo est intéressante pour Mylan. Mais le plus dur (va être de vaincre) la résistance de Perrigo. Les bénéfices sont moins évidents pour ses actionnaires", estime-t-il.
Pour Randall Stanicky, analyste de RBC Capital Markets, "un accord est loin d'être probable même s'il est déjà largement pris en compte dans la valorisation des deux titres."
Une vague de consolidation est en cours dans le secteur, les génériqueurs cherchant à gagner en envergure et à enrichir leurs portefeuilles avec des produits offrant des marges supérieures.
Mylan a d'ailleurs lui même fait l'objet de convoitises de la part de l'israélien Teva. Ce dernier a finalement retiré son offre pour racheter le mois dernier l'activité de génériques d'Allergan.
(Caroline Humer; Myriam Rivet pour le service français, édité par Marc Angrand)