La circulation du RER B entre Paris et l'aéroport Charles de Gaulle, interrompue depuis mardi matin à la suite d'une rupture de caténaire, ne reprendra que mercredi dans la journée, un désagrément qui met en lumière des problèmes récurrents sur plusieurs lignes d'Ile-de-France.
Une "rupture franche de caténaire" à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) a provoqué l'interruption du trafic à 8H48, a indiqué à l'AFP un porte-parole de la SNCF.
Et la circulation ne devrait reprendre sur le tronçon allant d'Aulnay à Roissy que mercredi "en milieu de matinée", a-t-il ajouté.
Le RER B transporte près de 900.000 voyageurs par jour.
Huit trains bloqués sur les voies ont été évacués mardi, des centaines de passagers ont dû rejoindre à pied les gares avoisinantes. Tout cela un jour de circulation alternée sur le pourtour parisien pour cause de pic de pollution, pendant lequel les usagers étaient incités à utiliser les transports en commun.
A 13H00, l'alimentation électrique a été rétablie sur deux des quatre voies et la circulation reprenait partiellement entre la Gare du Nord et le terminus de Mitry-Mory.
Impossible en revanche de rejoindre en RER l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle avant la réparation de la caténaire.
La SNCF espérait pouvoir reprendre le trafic mercredi à l'ouverture de la ligne mais les travaux nécessaires pour dérouler, accrocher et régler la nouvelle caténaire sur une longueur d'un kilomètre devraient être plus longs que prévu.
Aussi l'entreprise publique a-t-elle sorti les grands moyens. Pour la première fois, elle a affrété deux TGV pour faire gratuitement la navette entre la Gare du Nord et Roissy.
Parallèlement 40 cars de substitution desservent toutes les gares entre Aulnay-sous-Bois et Roissy et 200 agents supplémentaires ont été appelés à la rescousse pour informer le public pendant les heures de pointe mardi soir à la Gare du Nord, ainsi qu'à Aulnay, Mitry et Roissy.
Reste que la durée de l'interruption jette une lumière crue sur les difficultés récurrentes de cette ligne. La branche nord avait déjà subi une rupture de caténaire le 22 novembre, qui avait provoqué une interruption de trafic de près de 4 heures.
- "ligne rénovée" -
"Ce genre d'incident ne devrait pas se produire, surtout sur une ligne rénovée", a déploré auprès de l'AFP Bernard Gobitz, vice-président de l'association des usagers des transports d'Ile-de-France.
Cette portion a bénéficié d'un vaste programme de modernisation de 2007 à 2013, le plan "RER B Nord +", dans lequel "plusieurs centaines de millions d'euros" ont été investis pour remettre à niveau les voies et les trains, a-t-il rappelé.
"On pensait que la ligne serait bien rénovée. Des choses correctes ont été faites, mais c'est décevant parce qu'il y a des soucis récurrents sur l'alimentation électrique", a-t-il ajouté.
Au-delà du RER B, c'est tout le réseau francilien qui souffre de "faiblesses terribles", selon M. Gobitz, qui a évoqué "des aiguillages dépassés, des tronçons de voies à surveiller en permanence, des ralentissements quand les températures dépassent 30°C", ou encore l'incendie du poste d'aiguillage du RER C, qui perturbe le trafic sur cette ligne depuis juillet 2014.
La SNCF a augmenté ces dernières années ses dépenses de rénovation du réseau dans la région, injectant encore 317 millions d'euros au premier semestre 2016. Mais "rattraper ce qui n'a pas été fait pendant des décennies" nécessitera "un travail d'au moins dix ans", a estimé M. Gobitz.
Le syndicat des transports d'Ile-de-France (Stif), présidé par la présidente de la région Valérie Pécresse (LR), réclame aussi plus d'investissements dans les infrastructures.
Il faudrait, selon le Stif qui finance l'achat de matériel roulant, des effectifs supplémentaires et "800 millions d'euros par an au minimum, pour remettre l'ensemble du réseau à niveau".
La SNCF assurait être concentrée sur la prise en charge des voyageurs et le rétablissement de la circulation et ne souhaitait pas faire de commentaires.