Il n'y a pas de raison de changer de stratégie face à la crise dans la zone euro, a assuré jeudi à Washington le ministre français des Finances, François Baroin.
"Il n'y a pas de raison d'avoir une stratégie alternative dès lors que celle à laquelle nous croyons n'est pas encore en place", a-t-il déclaré devant la presse, faisant référence au second plan de sauvetage adopté le 21 juillet par les dirigeants européens mais dont la mise en oeuvre n'est pas attendue avant la mi-octobre.
Le ministre français, qui participe à l'assemblée annuelle du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale, a également réaffirmé la nécessité d'assainir les finances publiques européennes.
"La question principale, c'est la réduction des déficits partout en Europe", a-t-il dit. "Nous sommes convaincus qu'en Europe on ne peut pas faire l'économie de mesures de consolidation budgétaire".
Tout comme le commissaire européen Olli Rehn l'avait noté un peu plus tôt, M. Baroin a souligné que "tous les pays ne peuvent pas soutenir l'activité". Mais il a ajouté qu'un certain soutien à la croissance était possible.
"Dans les mesures d'économie, il faut choisir celles qui n'impactent pas le pouvoir d'achat", a-t-il noté.
"Nous devons retrouver ce qui a réussi en 2008-09", après la crise financière, a-t-il poursuivi, appelant la communauté internationale à s'unir davantage. "Il faut apporter une réponse collective", chaque pays apportant "ce qu'il peut apporter comme contribution".
Questionné sur la suggestion du FMI d'utiliser le Fonds européen de stabilité financière (FESF) au renforcement de grandes banques européennes dans des pays qui ne sont pas aidés par le FMI comme l'Italie, l'Espagne ou la France, M. Baroin a estimé que c'était trop tôt pour l'envisager.
"L'accord du 21 juillet n'est pas encore en oeuvre aujourd'hui", a-t-il répondu. "On peut réfléchir à comment donner un effet de levier au FESF pour lui donner un moyen d'action systémique. Mais ce n'est pas la priorité aujourd'hui".