Le groupe chinois d'électroménager Midea projette d'augmenter considérablement sa participation dans le fabricant allemand de robots industriels Kuka, ont indiqué mercredi des médias financiers, avant que son cours ne soit suspendu à la Bourse de Shenzhen.
Midea pourrait dévoiler son offre ce mercredi, assure le Wall Street Journal, en citant des sources proches du dossier et parlant d'un projet d'"acquisition" de l'allemand par le groupe du Guangdong (sud de la Chine).
En pratique, Midea envisagerait de relever "à plus de 30%" sa participation dans Kuka, dont il possède actuellement environ 10%, poursuit le WSJ. Son offre pourrait valoriser Kuka à environ 4,4 milliards d'euros, selon le quotidien financier.
Midea n'a pas immédiatement fait suite aux demandes de commentaires de l'AFP.
La Bourse de Shenzhen a indiqué mercredi que le groupe chinois avait demandé la suspension des échanges sur son titre en raison "d'une affaire importante" pouvant "avoir un impact" sur son cours.
Géant de l'électroménager, Midea est le principal producteur chinois d'appareils de chauffage, de ventilation, d'air conditionné, avec un chiffre d'affaires mondial de plus de 22 milliards de dollars en 2015.
Il a conclu fin mars le rachat de 80% de la filiale d'électroménager du conglomérat japonais Toshiba pour environ 430 millions d'euros (au taux de change d'alors).
Basé à Augsburg (Bavière), Kuka est quant à lui l'un des principaux fabricants de robots industriels dans le monde: il aide déjà Midea à automatiser ses usines, et ne cache pas ses ambitions d'accroître sa présence en Asie --en particulier en Chine, où il dispose déjà d'une implantation industrielle--.
Dans le même domaine, le groupe étatique ChemChina, numéro un de la chimie en Chine, avait racheté en janvier pour 925 millions d'euros l'allemand KraussMaffei, un emblématique fabricant de machines-outils symbole du "made in Germany".
Activement encouragés par Pékin à doper leurs investissements à l'international, les groupes chinois multiplient les transactions ces derniers mois.
Le projet colossal de rachat de l'agrochimiste suisse Syngenta par le géant étatique chinois de la chimie ChemChina, pour 43 milliards de dollars, mais également des annonces d'acquisitions dans l'hôtellerie américaine par le conglomérat HNA et l'assureur Anbang avaient attiré l'attention.