Scandale du fonds souverain malaisien: UBS et Falcon Bank sanctionnées à Singapour

Publié le 11/10/2016 10:43
Mis à jour le 11/10/2016 10:45
Les locaux d'UBS à Singapour où la banque a été sanctionnée pour des infractions dans la lutte contre le blanchiment d'argent (Photo ROSLAN RAHMAN. AFP)

Les locaux d'UBS à Singapour où la banque a été sanctionnée pour des infractions dans la lutte contre le blanchiment d'argent (Photo ROSLAN RAHMAN. AFP)

Les banques suisses UBS et Falcon Bank ont été sanctionnées financièrement à Singapour pour des manquements dans la lutte contre le blanchiment d'argent liés au scandale politico-financier frappant le fonds souverain malaisien 1MDB, la seconde banque se retrouvant aussi privée de licence.

La Falcon Bank a été contrainte de cesser ses opérations dans l'archipel d'Asie du Sud-Est, devenant la deuxième banque suisse à être interdite d'activité à Singapour après la BSI, contrainte en mai d'y fermer sa filiale pour des raisons similaires.

L'Autorité monétaire de Singapour (MAS) reproche à la Falcon Bank de "graves manquements dans la lutte contre le blanchiment de capitaux (AML)" et une "conduite répréhensible" de la direction générale à la fois au siège de la banque en Suisse et dans sa branche locale, selon un communiqué.

La Falcon Bank a fait preuve "de manière persistante d'une grave incompréhension des exigences et des attentes" de l'autorité monétaire dans la lutte contre le blanchiment d'argent.

Ainsi, l'Autorité considère que "la banque d'affaires ne pourra pas satisfaire à ces exigences et attentes pour poursuivre" ses opérations, souligne le communiqué.

En plus du retrait de la licence, la banque suisse s'est vu infliger des pénalités financières de 4,3 millions de dollars de Singapour (2,8 millions d'euros) pour 14 infractions à la législation sur la prévention contre le blanchiment d'argent et la lutte contre le financement du terrorisme.

L'Autorité monétaire de Singapour a indiqué avoir sanctionné aussi la banque suisse UBS et la singapourienne DBS, également pour des manquements dans la lutte contre le blanchiment d'argent.

UBS s'est vu infliger des pénalités financières de 1,3 million de dollars de Singapour (850.000 euros) pour 13 infractions, et DBS, la plus grande banque de Singapour, devra payer des pénalités financières de 1 million de dollars de Singapour (650.000 euros).

L'Autorité monétaire de Singapour a par ailleurs indiqué avoir reçu une information selon laquelle le directeur de la branche singapourienne de la Falcon Bank, Jens Sturzenegger, avait été interpellé le 5 octobre par le Département des Affaires commerciales, la principale agence singapourienne de lutte contre le blanchiment d'argent.

- Sanctions également en Suisse -

La maison mère, Falcon Private Bank, a indiqué dans un communiqué à Zurich que le retrait de la licence à sa filiale singapourienne était "regrettable et décevant", mais que cette décision n'aurait "pas d'impact sur le développement stratégique de la banque".

De son côté, l'autorité de surveillance des marchés financiers en Suisse (Finma) a sanctionné Falcon Private Bank: elle va confisquer les gains obtenus illégalement, pour un montant de 2,5 millions de francs suisses (2,2 millions d'euros), a-t-elle indiqué dans un communiqué.

"Falcon Private Bank SA a gravement enfreint les dispositions en matière de blanchiment d'argent en ne procédant pas à des clarifications suffisantes des relations commerciales et des transactions enregistrées en Suisse, à Singapour et à Hong Kong en lien avec le fonds souverain malaisien 1MDB", a indiqué la Finma dans un communiqué.

Le scandale 1MDB a entraîné l'ouverture d'enquêtes dans plusieurs pays, notamment à Singapour, en Suisse et aux Etats-Unis. Il a fini par atteindre le Premier ministre malaisien Najib Razak après des révélations du Wall Street Journal selon lesquelles il aurait perçu un milliard de dollars (900 millions d'euros) de financements liés au fonds souverain endetté aujourd'hui à hauteur de 10 milliards d'euros. L'affaire a déjà eu de nombreuses répercussions en Suisse.

En avril, la Suisse a inculpé dans le cadre de ce dossier deux anciens fonctionnaires émiratis, soupçonnés d'escroquerie, corruption et faux en écriture. Par ailleurs, des dizaines de millions de dollars déposés dans des banques suisses ont été gelés en septembre 2015 sur ordre de la justice helvète.

A Singapour, les autorités ont révélé en juillet avoir saisi 163 millions d'euros d'actifs liés à ce fonds souverain.

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