La SNCF s'est défendue mercredi de donner des billets de train aux migrants mais a revendiqué des consignes d'"humanité" données à ses personnels, après un début de polémique.
"Il n'y a pas de billets gratuits" pour les migrants, a déclaré à l'AFP Christophe Piednoël, directeur de l'information de l'entreprise publique.
En revanche, "ce qu'on a mis en place est une possible gratuité de la réservation, pour attribuer des places numérotées à ces populations afin qu'elles restent groupées et qu'on évite tout risque de conflit entre voyageurs si jamais elles allaient occuper des places réservées par d'autres", a expliqué ce responsable.
"Ces personnes sont contrôlées comme les autres, doivent être munies d'un billet comme les autres, peuvent faire l'objet d'un PV comme les autres", a insisté M. Piednoël, en reconnaissant toutefois que "nos équipes, soit en gare, soit à bord des trains, ont été appelées au discernement".
"Pour nous, ce ne sont pas des fraudeurs qui cherchent à profiter du système. Ce sont des gens qui sont dans une situation exceptionnelle très souvent de détresse et de fatigue, il est normal de les gérer avec humanité", a-t-il soutenu.
M. Piednoël a souligné que "les migrants voyagent en quasi totalité avec des titres de transport, parce qu'ils se sont souvent munis d'argent pour assurer leur voyage, et ils sont aussi soutenus par des associations qui prennent en charge le montant des billets".
"Et ce ne sont pas des personnes qui souhaitent se mettre dans l'illégalité", selon le directeur de l'information de la SNCF pour qui la procédure de gratuité des réservations a été utilisée "pour l'instant quatre fois, alors qu'elle est en place depuis le 26 septembre. C'est totalement marginal".
Cette mise au point est intervenue après qu'une note de service interne expliquant ces mesures aux personnels de la SNCF a été diffusée et relayée sur les réseaux sociaux, notamment par la mouvance identitaire.
Xavier Bertrand, tête de liste Les Républicains pour les élections régionales en Nord-Pas-de-Calais/Picardie, s'est élevé mercredi matin contre l'idée de billets gratuits pour les migrants.
"Il n’est pas possible qu'aujourd'hui le train soit gratuit pour les migrants. C'est impossible, c'est intolérable, la SNCF doit apporter des solutions et l'Etat doit également s'expliquer sur cette situation", a affirmé M. Bertrand aux micros de Radio Classique et LCI.
Dans une "lettre ouverte", la présidente du Front national a demandé de son côté "solennellement" au président de la SNCF Guillaume Pepy de s'"expliquer devant les Français et les usagers du train sur les motifs d’une telle décision".