TF1 (PARIS:TFFP) et M6 se sont alliées pour déposer devant le CSA la candidature d'une nouvelle chaîne de télé-achat en haute définition, baptisée pour l'instant ha26, ont annoncé les deux PDG, Nicolas de Tavernost (M6) et Nonce Paolini (TF1).
"C'est la 4e fois pour M6 et la 3e fois pour TF1 que nous déposons des dossiers pour des chaînes de télé-achat, mais la première fois que nous la déposons ensemble, et nous espérons que le régulateur sera sensible à ce rassemblement", a précisé M. de Tavernost, lors d'un point de presse commun avec le PDG de TF1, événement rarissime pour les deux concurrents.
Les deux groupes se partageront la fréquence commune -un jour sur deux pour M6 et un jour sur deux pour TF1-, avec un changement à 03H00, et 16 heures de direct par jour à terme.
"Nous serons concurrents dans un centre commercial commun", a résumé M. Paolini.
Ce projet de nouvelle chaîne, qui a été déposé mardi, a pour l'instant le nom de code ha26 car les deux chaînes espèrent obtenir le canal 26 de la TNT.
"Le secteur du télé-achat n'est pas négligeable. Si l'on compare à la publicité TV qui a un marché de 3,4 milliards d'euros, le chiffre d'affaires du télé-achat est estimé à 200 millions (d'euros en France, ndlr) contre plus d'un milliard au Royaume-Uni ou en Allemagne", a indiqué M. de Tavernost.
Les deux patrons des groupes audiovisuels privés ont également fait référence à la concurrence de l'américain QVC, dont la chaîne est accessible depuis la mi-août sur les réseaux câblés, satellites et ADSL.
Leur projet devrait créer plusieurs "centaines" d'emplois , selon les deux PDG.
"La ressource publicitaire n'est pas infinie, donc nous allons chercher les ressources à côté, en complément de nos activités principales", a expliqué M. de Tavernost, "et pour améliorer une rentabilité très affaiblie par les conditions du marché", a complété M. Paolini.
L'objectif est de "tripler le marché actuel" du télé-achat, pour un investissement qui comprend 13 millions d'euros au démarrage pour le coût de diffusion en HD et 23 millions par an pour les programmes.
Il faudra "plusieurs années" pour la rentabiliser, ont-ils reconnu. "C'est un pari qu'on pense pouvoir gagner, mais qui devra se développer sur plusieurs années avant d'atteindre son équilibre", a expliqué le patron de M6.