Les syndicats CGT, FO et SCID des Galeries Lafayette ont décidé d'exercer leur droit d'opposition à l'accord sur le travail dominical, l'invalidant de fait, après l'annonce vendredi de la CGT, la dernière à arrêter sa décision.
La validité de ce droit d'opposition des trois syndicats, qui représentent plus de 50% du personnel (60,87%), reste toutefois soumise à une décision de justice, attendue le 9 juin, concernant la représentativité du SCID (14,19%), contestée par la direction de l'enseigne depuis qu'il s'est désaffilié de la CFDT.
"La CGT a décidé de faire valoir son droit d'opposition à l'accord sur le travail dominical", a déclaré à l'AFP Céline Carlen de la CGT commerce.
"La décision a été votée vendredi après-midi par le bureau du syndicat CGT des Galeries Lafayette. Le droit d'opposition sera formellement déposé prochainement, et en tout état de cause avant le 31 mai, date limite pour pouvoir le faire", a-t-elle ajouté.
FO et le SCID avait déjà annoncé samedi qu'ils exerceraient leur droit d'opposition, s'insurgeant contre un accord "cadeau à la direction" et dénonçant une signature "à la hâte" et "sous pression".
Alors qu'aucun syndicat n'était prêt à signer le texte sur le travail dominical dans sa toute première version, début mai, la direction, la CFE-CGC et la CFTC, avaient signé vendredi 20 mai un compromis.
Ces deux organisations syndicales représentent à elles deux 37,94% des voix aux élections professionnelles, au-delà du seuil de 30% nécessaire à la validation de l'accord qui restait cependant suspendue à la décision de la CGT (34,48%).
Sa finalisation reste désormais suspendue à un imbroglio judiciaire autour de la situation du SCID dont la direction conteste en justice sa représentativité depuis qu'il s'est désaffilié de la CFDT au début de l'année. Une audience est prévue la semaine prochaine.
Interrogée par l'AFP, la direction n'a fait "aucun commentaire".
La dernière mouture du texte porte notamment à huit (contre sept auparavant) le plafond de dimanches travaillés, avec la garantie que les volontaires puissent en faire au moins six, selon la CFE-CGC et la CGT.
Des négociations sur les astreintes se tiendront dès le mois de juin et le texte institue un "observatoire" du travail du dimanche, composé de représentants de la direction et des syndicats signataires, au lieu de la commission de suivi initialement prévue.
Par ailleurs, l'accord distingue, comme dans sa précédente version, les salariés travaillant habituellement la semaine et occasionnellement le dimanche, et ceux de fin de semaine, embauchés spécifiquement à temps partiel.
Pour les premiers, les dimanches travaillés seront majorés de 100% (payés double) et assortis d'une récupération. Pour les seconds, embauchés spécifiquement, les heures du dimanche seront aussi majorées de 100%, mais sans récupération.
En outre, l'aide aux frais de garde des enfants a aussi été augmentée de cinq euros par dimanche travaillé, à 45 euros, avec un plafond porté à 1.830 euros.
Enfin, l'entreprise s'engage à demander formellement aux entreprises prestataires (démonstrateurs et autres) si elles ont signé un accord sur le travail dominical, ainsi que la communication de cet accord le cas échéant.
Après l'échec des négociations de branche, au niveau de l'Union des grands commerces de centre ville (UCV), l'enseigne les Galeries Lafayette a été la première à rouvrir des discussions sur le sujet en février. L'objectif est de pouvoir ouvrir tous les dimanches son magasin amiral, situé en zone touristique internationale (ZTI), boulevard Haussmann, aux termes de la loi Macron d'août 2015.