Yanis Varoufakis confirme avoir travaillé sur un plan B en Grèce

Publié le 27/07/2015 23:43
© Reuters. L'EX-MINISTRE GREC DES FINANCES CONFIRME AVOIR TRAVAILLÉ SUR UN SYSTÈME DE PAIEMENT PARALLÈLE

par Deepa Babington

ATHENES (Reuters) - Yanis Varoufakis, l'ex-ministre grec des Finances qui a quitté le gouvernement le 6 juillet, a confirmé lundi avoir préparé dans le plus grand secret un "système de paiement parallèle" impliquant le piratage du numéro fiscal des citoyens grecs.

Mais face aux remous provoqués depuis les révélations de ce week-end, notamment dans le quotidien grec Kathimerini, l'ex-ministre a cherché à minimiser l'importance de cette initiative, qualifiée de plan d'urgence "face aux efforts des créanciers visant à miner le gouvernement grec et au vu des forces à l'oeuvre au sein de la zone euro pour expulser la Grèce de l'euro".

Le 13 juillet, le gouvernement grec d'Alexis Tsipras a accepté in extremis un accord avec ses créanciers qui impose à Athènes de nouvelles mesures d'austérité en échange d'un nouveau plan d'assistance financière, le troisième depuis le début de la crise grecque.

Mais les propos de Varoufakis ont toutefois conduit l'opposition grecque pro-européenne à réclamer à Tsipras qu'il fasse toute la lumière sur les préparations d'un éventuel "Grexit" qui ont été menées lors des difficiles négociations avec ses partenaires alors même que le Premier ministre et son équipe affirmaient refuser de l'envisager.

L'existence de ce "plan secret" a été dévoilée par Varoufakis lors d'une conférence téléphonique organisée par le Forum officiel des institutions monétaires et financières (OMFIF), un groupe indépendant d'échanges et de recherches basé à Londres, et enregistrée le 16 juillet.

Dans cet enregistrement, que l'OMFIF a mis en ligne, Varoufakis explique que Tsipras "(lui) a donné son feu vert pour proposer un plan B" avant même que le chef de file du parti de la gauche radicale grecque Syriza n'arrive au pouvoir, en janvier dernier.

Un groupe de travail restreint - cinq personnes dirigées par l'économiste américain James Galbraith - ont travaillé sur ce projet secret.

"Nous envisagions de créer, clandestinement, des comptes de réserves liés à chaque numéro fiscal, sans le dire à personne", poursuit l'ex-ministre.

L'idée était de pouvoir mettre en place, le cas échéant, un système de paiement parallèle "qui aurait naturellement été libellé en euro mais aurait pu à tout moment être converti en une nouvelle drachme".

Toujours lors de cette conférence téléphonique, l'ex-ministre précise avoir fait appel à un ami d'enfance pour travailler sur un piratage du logiciel du ministre grec des Finances afin de copier les numéros fiscaux des contribuables grecs.

Dans un communiqué diffusé via son blog, les services de Varoufakis précisent que "le ministère grec des Finances se serait rendu coupable de négligence s'il n'avait pas tenté d'élaborer des plans d'urgence".

Dans un communiqué également mis en ligne sur le blog de Varoufakis, Galbraith précise avoir travaillé gratuitement et officieusement et ajoute que l'hypothèse de travail était que le gouvernement grec était engagé à négocier au sein de la zone euro.

© Reuters. L'EX-MINISTRE GREC DES FINANCES CONFIRME AVOIR TRAVAILLÉ SUR UN SYSTÈME DE PAIEMENT PARALLÈLE

"A aucun moment ce Groupe de travail n'a milité pour une sortie (de l'euro) ou tout autre choix politique. Le travail consistait uniquement à étudier les questions opérationnelles qui se poseraient si la Grèce était contrainte à émettre des certificats (d'argent) ou si elle était contrainte à quitter l'euro", dit-il.

(avec Angeliki Koutantou; Henri-Pierre André pour le service français)

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