PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes sont orientées timidement dans le vert mardi autour de la mi-séance et les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street sans tendance claire, la surprenante euphorie sur les marchés ayant suivi la victoire inattendue de Donald Trump à l'élection présidentielle américaine paraissant s'émousser des deux côtés de l'Atlantique.
À Paris, le CAC 40 gagne 0,35% (15,74 points) à 4.524,29 points vers 11h20 GMT. À Francfort, le Dax est quasiment inchangé et à Londres, le FTSE prend 0,6%. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 et l'EuroStoxx 50 de la zone euro sont pratiquement stables tandis que le Stoxx 600 cède 0,1%.
Le mouvement de vente sur le marché obligataire, provoqué par des anticipations de hausse des taux américains après le succès de Donald Trump, s'estompe lui aussi.
Les rendements de la dette publique italienne et portugaise sont à la baisse, tendance favorisée en outre par des chiffres de la croissance au troisième trimestre meilleurs que prévu pour ces deux pays.
Dans ce contexte, les banques, qui avaient profité de la tendance provoquée par l'élection de Donald Trump, s'essoufflent, leur indice sectoriel cédant 0,2%, alors que les services aux collectivités et l'immobilier, qui en avaient pâti, reprennent des couleurs, leurs indices gagnant chacun autour de 1,3%.
Autre virage, le dollar s'est retourné à la baisse, perdant 0,3% par rapport à un panier de devises de référence pour permettre aux cours du pétrole de s'apprécier de plus de 2%.
La plus forte baisse sectorielle en Europe est, de loin, pour les ressources de base (-3,3%), qui souffrent du repli du dollar mais aussi d'un mouvement de panique des investisseurs sur des anticipations de nouvelles mesures de la part des régulateurs chinois pour limiter les mouvements spéculatifs sur un marché très volatil.
Du côté des valeurs individuelles, l'équipementier finlandais de réseaux Nokia (HE:NOKIA) cède plus de 5% après avoir dit s'attendre à une baisse d'environ 2% de son marché d'équipements de réseaux en 2017 et déçu les investisseurs avec son dividende. Le titre a perdu jusqu'à 7,5% en début de séance, à son plus bas niveau depuis trois ans.
Sur le plan macroéconomique, le marché a appris que la croissance économique allemande avait décéléré plus que prévu au troisième trimestre, sous le coup d'une baisse des exportations, mais la dernière enquête de l'institut ZEW montre que le moral des investisseurs de la première économie d'Europe s'est nettement amélioré en novembre.
Wall Street a terminé lundi sans grand changement, prise en tenaille entre un nouveau repli des technologiques et la progression des financières. A l'issue d'une séance hésitante, le Dow a fini à un record mais le Nasdaq a poursuivi son recul sous le poids des technologiques, délaissées au profit des secteurs susceptibles de profiter du programme économique de Donald Trump.
(Patrick Vignal pour le service français, édité par Véronique Tison)