Syndicats et élus ont appelé samedi, quelques heures avant une grande manifestation à Belfort contre le plan social annoncé par General Electric (NYSE:GE), à faire reculer "le rouleau compresseur" mis en marche par le groupe américain, a constaté un journaliste de l'AFP.
"C'est tout un territoire qui va rentrer en lutte pour dire non à un plan social qui n'a ni queue ni tête !", a lancé Philippe Petitcolin, délégué CFE-CGC, prenant la parole au cours d'une conférence de presse à la mairie de Belfort. "L'objectif, c'est que le combat prenne une dimension nationale", a-t-il ajouté.
Appelant à "faire reculer le rouleau compresseur mis en marche par General Electric", M. Petitcolin a estimé que "le seul qui peut le faire, c'est M. Macron, qui doit interpeller les dirigeants de General Electric".
L'intersyndicale CFE-CGC, Sud et CGT, organisatrice de la manifestation qui doit s'élancer en début d'après-midi, dit y attendre plusieurs milliers de personnes.
"Il est question de science, de technique et de patrie", pas seulement d'emplois, a estimé le chef de file de La France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, assis à côté du maire (LR) de Belfort Damien Meslot.
M. Mélenchon a également pointé le "pacte de corruption" dénoncé par le député Olivier Marleix (LR), qui avait saisi en janvier la justice pour qu'elle enquête sur les circonstances de la vente du pôle énergie d' Alstom (PA:ALSO) à l'américain General Electric en 2014.
"Les conditions dans lesquelles s'est faite la vente d'Alstom à General Electric (…) donnnent à penser, c'est quand même très curieux. Tout cela s'est passé sous l'autorité maintenant lointaine de François Hollande mais M. Macron avait déjà des responsabilités (…) et maintenant la chaîne de commandement dans cette entreprise est faite de proches de M. Macron, donc là il y a un grave soupçon", a souligné M. Mélenchon.
Des tensions ont eu lieu à l'entrée de la mairie avant la conférence de presse, entre deux élus du Rassemblement national (RN) au conseil régional qui souhaitaient y entrer et le service d'ordre de l'intersyndicale qui les en a empêchés. Une dizaine de policiers a dû s'interposer.
Par la voix de Francis Fontana, délégué Sud Industrie, l'intersyndicale a souligné ne "pas partager les valeurs du RN", tandis que les deux élus ont accusé les syndicats de "discréditer leur combat".
Les salariés de General Electric ont empêché par deux fois cette semaine la tenue de la première réunion d'information sur le plan social, annoncé fin mai par le groupe américain, qui prévoit plus d'un millier de suppressions de postes en France, essentiellement à Belfort.
Toutefois, en dépit du blocage, "la procédure information-consultation", qui lance le plan social, "a officiellement commencé", avait indiqué vendredi à l'AFP une source proche du dossier.
Annoncé le 28 mai par GE, le plan social prévoit la suppression de 1.050 emplois en France, dont près de 800 dans l'entité belfortaine produisant des turbines à gaz et qui emploie 1.900 personnes. Au total, GE emploie 4.300 salariés à Belfort.