Investing.com -- BCA Research a défini trois tendances géopolitiques qui devraient émerger en 2025, sous l'effet de plusieurs facteurs majeurs tels que les politiques attendues sous le second mandat de Donald Trump, les mesures économiques prises par la Chine et l'escalade des tensions au Moyen-Orient, le recalibrage stratégique sur la scène mondiale.
Point de vue n° 1 : "Trump réduit les impôts et augmente les droits de douane".
La BCA s'attend à ce que le Congrès américain adopte des réductions d'impôts d'ici à la fin de 2025, contribuant à une poussée fiscale d'environ 0,9 % du PIB en 2026. Cette mesure vise à stimuler l'économie nationale, mais elle coïncidera avec le déclenchement d'une guerre commerciale mondiale par le président Trump. Au cœur de ce conflit, les droits de douane cibleront les principaux partenaires commerciaux, la Chine étant la plus touchée par ces mesures.
"Trump prétend que des taxes plus élevées sur les importations couvriront la différence", note la BCA, mais elle souligne que ces droits de douane pourraient avoir des conséquences inattendues.
Des taxes à l'importation plus élevées pourraient entraîner une baisse de 2,9 % à 6,3 % des revenus des ménages, annulant ainsi les avantages des réductions d'impôts. En outre, l'incertitude créée par ces politiques commerciales pourrait peser lourdement sur les investissements des entreprises, en particulier dans les secteurs qui dépendent des chaînes d'approvisionnement mondiales.
Le rapport souligne qu'il est peu probable que les droits de douane permettent de financer intégralement l'ambitieuse réforme fiscale. La BCA s'attend plutôt à une augmentation des déficits budgétaires et à une pression accrue sur les consommateurs et les entreprises du pays.
Point de vue n° 2 : la Chine augmentera ses dépenses
Selon BCA, "Xi Jinping sera en mesure de blâmer Trump pour les conséquences douloureuses de la restructuration à l'intérieur du pays", en utilisant les pressions extérieures pour justifier les réformes économiques et renforcer le soutien intérieur.
La stratégie de Pékin comprendra probablement un assouplissement budgétaire ciblé et des efforts visant à réduire la dépendance à l'égard de la demande américaine. Alors que ces mesures devraient apporter un soulagement à court terme, BCA suggère que la Chine ne déploiera pas son "bazooka fiscal", réservant des mesures de relance importantes pour une éventuelle récession mondiale. La Chine se concentrera plutôt sur des stratégies à long terme, telles que l'expansion du commerce avec des partenaires non américains et le renforcement de son secteur manufacturier.
Dans le même temps, le rapport met en évidence une augmentation des activités militaires et stratégiques de la Chine, notamment des conflits potentiels en Asie de l'Est et une pression accrue sur Taïwan. Ces initiatives s'inscrivent dans une stratégie plus large d'affirmation de l'influence géopolitique dans un contexte de tensions mondiales accrues.
"Les investisseurs ne peuvent pas prédire les incidents militaires aléatoires ni baser leurs portefeuilles sur eux, mais ils peuvent mettre en place des systèmes d'alerte précoce pour détecter si une tendance négative commence à se développer", note BCA.
Point de vue n° 3 : le risque géopolitique passe de la Russie à l'Iran
Enfin, alors que la guerre en Ukraine devrait atteindre son apogée et évoluer vers un cessez-le-feu en 2025, BCA prévoit que les risques géopolitiques se déplaceront vers le Moyen-Orient, en particulier l'escalade du conflit entre Israël et l'Iran. Le rapport estime à 75 % la probabilité d'une escalade militaire, motivée par les ambitions nucléaires de l'Iran et les retombées des sanctions américaines.
La BCA souligne la détérioration du paysage sécuritaire dans la région, l'Iran étant susceptible de s'appuyer sur ses réseaux de mandataires et ses systèmes de défense aérienne pour dissuader les attaques. Cependant, Israël, voyant une rare opportunité stratégique, pourrait agir de manière décisive pour faire reculer le programme nucléaire iranien. "Les forces de défense israéliennes n'auront peut-être jamais une meilleure occasion", indique le rapport.
Le retour de M. Trump au pouvoir pourrait exacerber les tensions. L'application par son administration de sanctions "à pression maximale" et le réalignement potentiel de la politique étrangère américaine devraient exacerber la volatilité dans la région.