Le séisme du mois de mars au Japon ne devrait pas avoir d’impact négatif direct important sur la production mondiale, mais ses effets indirects pourraient être "plus sérieux dans le court terme", estime l'OCDE dans ses dernières perspectives économiques publiées mercredi.
Le grand tremblement de terre suivi d'un tsunami géant dans le nord-est du Japon aura coûté la vie à 25.000 personnes et causé des dommages aux infrastructures sociales, aux logements et aux biens d’équipement des entreprises privées, rappelle l'Organisation de coopération et de développement économiques.
La production industrielle a accusé une baisse sans précédent de plus de 15% en mars, ajoute-t-elle.
Les effets directs de la catastrophe sur la production mondiale devraient toutefois rester limités, estime l'organisation, rappelant que l'économie japonaise représente 8,7% du PIB mondial.
"Même une forte contraction des importations japonaises, due par exemple à un recul de la demande intérieure, n’aurait qu’un effet très limité sur l’activité économique globale dans la plupart des pays", juge-t-elle.
Pour les États-Unis et la zone euro, "les exportations vers le Japon représentent moins de 0,5% du PIB", explique l'OCDE.
Même dans les économies asiatiques voisines ayant des échanges avec le Japon relativement plus importants, comme la Chine, dont les exportations vers ce pays représentent 2% du PIB, "l'impact serait limité", ajoute-t-elle.
L'OCDE juge "plus sérieux dans le court terme" les effets indirects de la catastrophe.
Ainsi, "la réduction immédiate des exportations japonaises a des effets marqués sur l’activité industrielle dans les autres pays, en raison du haut degré d’intégration des chaînes d’approvisionnement internationales", explique-t-elle.
"Plus de 10% de certaines catégories de produits électroniques utilisés aux États-Unis sont importés du Japon", selon le rapport. Et "les prix de certains composants électroniques ont déjà augmenté sous l’effet d’interruptions de la production au Japon, en particulier lorsqu’il n’y a pas d’autres fournisseurs".
"Les perturbations de la production et leurs conséquences pourraient avoir des effets à plus long terme au niveau mondial", estime tout de même l'OCDE.
Selon elle, les producteurs pourraient ainsi "chercher à diversifier davantage leurs sources d’approvisionnement, d’un point de vue géographique surtout".
Plus généralement, si les pays étaient conduits à reconsidérer leur politique nucléaire, il faudrait "s’attendre à un accroissement de la demande d’autres sources d’énergie traditionnelles comme le pétrole et le gaz (...) et peut-être, exploiter de façon plus intensive des sources d’énergie nouvelles et renouvelables", ajoute l'OCDE.