Par Geoffrey Smith
Investing.com -- La Banque du Japon décide de resserrer légèrement sa politique et le yen s'emballe. L'Union européenne s'entend finalement sur un mécanisme de plafonnement des prix du gaz naturel, ce qui soulève des doutes quant à sa capacité à attirer suffisamment de gaz l'an prochain. Les actions américaines sont mitigées, incapables de se débarrasser du blues du resserrement monétaire et de la récession imminente, qui sera probablement renforcé par de nouvelles données sur le marché immobilier plus tard. Le pétrole est également à la dérive avant les données sur les stocks américains. Nike et FedEx publieront leurs résultats après la cloche. Voici ce qu'il faut savoir sur les marchés financiers ce mardi 20 décembre.
1. OMG - Il est vivant !
Le yen a grimpé en flèche lorsque la Banque du Japon a fait un pas timide vers le resserrement de la politique monétaire pour la première fois depuis des années.
L'inflation dépassant désormais 3,5 %, la BOJ a décidé de relâcher son contrôle sur les rendements des obligations d'État à 10 ans, les autorisant à augmenter jusqu'à 0,5 %. Auparavant, elle avait plafonné les rendements à 0,25 %.
Le yen a augmenté de 3,3 % par rapport au dollar - un mouvement massif selon ses normes - pour s'échanger à un sommet de quatre mois. Cela a également entraîné une baisse de 0,7 % de l'indice du dollar à 103,69, testant un plus bas de six mois.
La BOJ a été la seule grande banque centrale des marchés développés à ne pas relever ses taux d'intérêt cette année, préoccupée par une lutte de 30 ans contre la déflation qui a commencé après l'explosion de sa bulle immobilière dans les années 1990. Les taux d'intérêt très bas pratiqués au Japon ont fait du yen la monnaie de financement de prédilection de tous ceux qui pratiquent le "carry trade", et le dénouement de ces opérations devrait exercer une pression à la hausse sur les rendements obligataires et une pression à la baisse sur les autres actifs à risque dans le monde entier.
2. L'UE s'accorde enfin sur un plafonnement du prix du gaz
Les ministres de l'énergie de l'Union européenne se sont finalement mis d'accord sur un mécanisme de plafonnement des prix de gros du gaz, une mesure qui pourrait freiner l'inflation au cours de l'année prochaine mais qui risque de laisser le continent à court de gaz lorsque viendra le temps de remplir ses installations de stockage au printemps et en été.
Le plafond finalement convenu est de 180 € par mégawattheure, à activer si le contrat de référence TTF aux Pays-Bas se négocie au-dessus de ce niveau pendant plus de trois jours, et s'il dépasse de plus de 35 € les prix de référence du gaz naturel liquéfié.
Les contrats à terme TTF ont atteint leur plus bas niveau en six semaines mardi pour tester le niveau de 100 €, avant de rebondir pour s'échanger à 104,00 €/MWh à 13h30. Le contrat pour le mois de juin, lorsque l'injection dans le stockage battra son plein, a suivi le même chemin, avec une baisse de 2,6 %.
En l'absence de paix en Ukraine, l'UE devra acheter beaucoup plus de gaz auprès de fournisseurs alternatifs l'an prochain, après avoir bénéficié d'un approvisionnement quasi normal auprès de la Russie pendant la moitié de 2022.
3. Ouverture mitigée des marchés boursiers, rapports de FedEx et {0|Nike}} attendus
Les marchés boursiers américains devraient ouvrir en demi-teinte plus tard, le resserrement indirect de la Banque du Japon exerçant une pression sur toute transaction financée par de l'argent emprunté.
Vers 13h30, les Dow Jones futures étaient en hausse de 49 points, ou 0,2%, tandis que les S&P 500 futures étaient en hausse de 0,1%, et les Nasdaq 100 futures en baisse de 0,1%. Les trois principaux indices monétaires ont atteint lundi leur plus bas niveau depuis début novembre, effrayés par l'idée d'une hausse des taux d'intérêt et d'une baisse des bénéfices des entreprises l'année prochaine.
Parmi les valeurs susceptibles de faire l'objet d'une attention particulière, citons Honeywell (NASDAQ:HON), qui a légèrement progressé dans les échanges de prémarché après avoir accepté de payer 203 millions de dollars pour mettre fin à des accusations de corruption aux États-Unis et au Brésil, et H&M (ST:HMb) ADRs (OTC:HNNMY), après que Justin Bieber a demandé à ses fans de boycotter les produits "poubelles" qui, selon lui, ont été produits sans son consentement.
FactSet (NYSE:FDS) est en tête d'une liste restreinte de résultats dans la matinée, tandis que Nike (NYSE:NKE) et FedEx (NYSE:FDX) publient leurs résultats après la clôture.
4. Le marché de l'immobilier s'effondre à partir d'un niveau élevé
Les données de novembre pour les mises en chantier et les permis de construire poursuivront le thème de cette semaine de mises à jour du secteur immobilier, qui a commencé de façon misérable lundi avec l'enquête mensuelle de la National Association of Homebuilders.
L'indice du marché du NAHB est tombé à 31, ce qui, si l'on excepte le début de la crise de la pandémie, représente son plus bas niveau depuis plus de dix ans. En revanche, l'activité de construction proprement dite se poursuit à un niveau historiquement élevé, même si le secteur a l'impression d'être en récession en raison du fort ralentissement observé cette année. Le chiffre de 1,425 million de mises en chantier enregistré le mois dernier est toujours plus élevé qu'à n'importe quel moment entre le boom des subprimes et le boom déclenché par la pandémie.
En Europe, les seules données économiques dignes d'intérêt ont également mis en évidence un refroidissement des pressions inflationnistes, les prix à la production en Allemagne ayant baissé de 3,9 % en novembre en raison de l'annulation de la hausse des coûts énergétiques.
5. Le brut dérive avant les données sur les stocks tandis que Poutine réfléchit
Les prix du pétrole brut ont dérivé avant la publication des données sur les stocks américains par l'American Petroleum Institute. Le marché est à la recherche d'une direction, dans un contexte d'incertitude quant aux réponses de l'offre à un affaiblissement de la demande à court terme de l'économie mondiale.
La demande finale aux États-Unis semble ralentir fortement, mais l'administration Biden est maintenant de retour du côté des achats, en remplissant une réserve stratégique de pétrole qu'elle avait épuisée afin d'atténuer la flambée estivale des prix de l'essence.
Dans le même temps, le gouvernement russe travaille toujours à une réponse définitive au mécanisme de plafonnement des prix du G7 qui a déprimé ses revenus. Le président Vladimir Poutine a menacé de réduire l'offre si nécessaire, mais une action unilatérale risque de perturber l'OPEP, avec laquelle il coordonne la production depuis quelques années.