Les plus grandes compagnies pétrolières du monde sapent l'accord de Paris sur le changement climatique : c'est la conclusion faite par le dernier rapport du groupe de réflexion Carbon Tracker, basé à Londres.Depuis l'an dernier, ces multinationales ont approuvé 18 projets, d'une valeur totale de 45 milliards d'euros, qui ne répondent pas au cadre fixé par l'accord de Paris sur le climat. Celui-ci vise à limiter la hausse des températures à 1,5 degrés celsius.
Les projets sont menés dans des pays tels que le Canada, l'Angola ou l'Azerbaidjan... Parmi les compagnies pointées du doigt par le rapport : Shell (LON:RDSa), Chevron (NYSE:CVX), Total ou encore BP (LON:BP), qui juge sa stratégie de production de pétrole et de gaz à faible coût et à faibles émissions de carbone conforme à l'accord de Paris.
Dans un communiqué, la société se défend : «Notre stratégie vise à faire de BP un groupe énergétique beaucoup plus large, de sorte que nous soyons mieux équipés pour aider le monde à atteindre la neutralité carbone tout en répondant à une demande croissante en énergie».
Gaspillage ?Certaines de ces sociétés ont augmenté leurs dépenses en énergies renouvelables et mis en place des objectifs de réduction de carbone, a aussi précisé le rapport de Carbon Tracker.
Mais l'année dernière, l'ensemble des compagnies pétrolières et gazières aurait consacré au moins 30% de leurs investissements à des projets contraires à l'objectif de limiter le réchauffement climatique, en dessous de 1,6 degré Celsius.
Toujours selon ce rapport, si les gouvernements mettaient en place des restrictions plus strictes en matière d'émissions de gaz à effet de serre, les entreprises pétrolières et gazières risqueraient de «gaspiller» 2 000 milliards d'euros d'ici 2030 dans de nouveaux projets.