Par Geoffrey Smith
Investing.com -- Tesla envisage des mesures radicales pour verrouiller l'approvisionnement en métaux clés pour les batteries, tandis que le principal fournisseur de Apple se démène pour délocaliser le personnel de sa plus grande usine d'assemblage d'iPhone en Chine en raison d'une épidémie de COVID-19. L'euro chute alors que l'inflation de la zone euro dépasse une nouvelle fois les attentes, tandis que la croissance du PIB n'a pas été à la hauteur au troisième trimestre. Les actions devraient ouvrir avec une légère consolidation après le rallye de vendredi. Les prix des céréales augmentent alors que la Russie se retire d'un accord parrainé par l'ONU pour garantir la sécurité des exportations ukrainiennes, et le real brésilien se renforce alors que Luiz Inácio Lula da Silva bat Jair Bolsonaro dans un second tour serré pour la présidence. Voici ce qu'il faut savoir sur les marchés financiers ce lundi 31 octobre
1. Le plan métaux radical de Tesla et les délocalisations radicales de FoxConn
Selon le Financial Times, Tesla (NASDAQ:TSLA) a mené des négociations en vue de prendre une participation dans Glencore (LON:GLEN), l'un des plus grands groupes miniers du monde, dans le but de verrouiller l'approvisionnement en métaux essentiels pour les batteries.
Les pourparlers, qui ont eu lieu plus tôt dans l'année, se sont terminés sans résultat concret. Malgré son récent repli, Tesla se négocie toujours à une valeur supérieure à 10 fois celle de Glencore, un écart qui flatte sans doute le pouvoir de marché du fabricant de VE sur un fournisseur clé qui peut tout aussi bien vendre aux challengers chinois et européens de Tesla.
Une autre méga-capacité a fait les gros titres tôt lundi, celle d'Apple (NASDAQ:AAPL), après que son fournisseur clé Foxconn (TW:2354) a été contraint de délocaliser le personnel de sa plus grande usine d'assemblage d'iPhone à Zhengzhou en raison de l'aggravation de l'épidémie de COVID-19. L'action Foxconn a chuté de 0,7 % à Taïwan, tandis qu'Apple a baissé de 0,6 % en prémarché, craignant que l'épidémie n'affecte les expéditions d'iPhone pendant la période clé des fêtes.
2. L'IPC de la zone euro dépasse les attentes et anéantit les espoirs de pivot de la BCE
L'inflation dans la zone euro a de nouveau atteint un niveau record, jetant le doute sur la capacité de la Banque centrale européenne à réduire ses hausses de taux d'intérêt.
Selon Eurostat, les prix ont augmenté de 1,5 % au cours du seul mois d'octobre, portant le taux d'inflation annuel à 10,7 %, soit bien plus que les 10,2 % prévus. Même en excluant les éléments plus volatils tels que les denrées alimentaires et l'énergie, la hausse des prix s'est accélérée pour atteindre 5,0 % sur l'année, soit plus du double de l'objectif de la BCE.
Dans le même temps, Eurostat a indiqué que le PIB de la zone euro n'a probablement augmenté que de 0,2 % au troisième trimestre, soit un net ralentissement par rapport au taux de 0,8 % enregistré au deuxième trimestre. Et ce, malgré une hausse plus importante que prévu de 0,5 % en Italie. L'euro a baissé de 0,3% à 0,9937$.
3. Les actions devraient consolider à l'ouverture ; enquête de la Fed de Dallas et les bénéfices de Berkshire en vue
Les marchés boursiers américains devraient ouvrir en légère baisse, se consolidant après un rallye fulgurant vendredi sur les espoirs d'une fin rapide des hausses de taux d'intérêt de la Réserve fédérale.
Vers 12h30, les Dow Jones futures étaient en baisse de 156 points, soit 0,5%, tandis que les S&P 500 futures étaient en baisse de 0,6% et les Nasdaq 100 futures en baisse de 0,7%. Vendredi, le Dow avait terminé à son plus haut niveau en plus de deux mois, alimenté par les bénéfices massifs de Big Oil.
L'enquête de conjoncture de la Fed de Dallas, attendue plus tard, pourrait en dire plus sur la résurgence du secteur pétrolier.
Berkshire Hathaway (NYSE:BRKb), Stryker (NYSE:SYK) et Mondelez (NASDAQ:MDLZ) publieront leurs résultats plus tard, de même que Vornado (NYSE:VNO), Avis (NASDAQ:CAR) et Under Armour (NYSE:UAA).
4. Les prix des céréales augmentent alors que la Russie se retire de l'accord de l'ONU
Les prix mondiaux des céréales ont augmenté après que la Russie s'est retirée d'un accord parrainé par l'ONU qui permet le passage en toute sécurité des exportations à partir des ports ukrainiens. L'accord avait contribué à faire baisser les prix des céréales de près de 30 % depuis le mois de mai, date à laquelle on s'attendait à un accord.
Aux États-Unis, les prix à terme du blé ont augmenté de 9 % avant de diminuer, tandis que les prix à terme du maïs ont augmenté de 3 %, par crainte que l'Ukraine ne puisse à nouveau expédier ses excédents sur les marchés mondiaux.
La Russie a réagi à une attaque militaire ukrainienne contre la base russe de la flotte de la mer Noire à Sébastopol, en Crimée. Des sources ukrainiennes ont affirmé que cette frappe, effectuée à l'aide de drones maritimes, avait gravement endommagé le nouveau navire amiral de la BSF, l'Amiral Makarov. Moscou a démenti ces allégations.
5. Le Real progresse et Lula effectue un remarquable retour en force
Le Brésilien Luiz Inácio Lula da Silva a effectué un remarquable retour sur le devant de la scène politique en reprenant la présidence après avoir battu le président sortant Jair Bolsonaro dans un face-à-face serré dimanche.
Lula, qui avait été emprisonné pour corruption après avoir quitté le pouvoir en 2010, a obtenu 50,9 % des voix, contre 49,1 % pour Bolsonaro. Bolsonaro n'a pas, dans un premier temps, reconnu sa défaite, laissant planer le doute quant à son départ du pouvoir.
Lula a promis dans son discours d'unir un pays profondément divisé, qui a souffert de la corruption des deux principaux blocs politiques depuis le début du supercycle des matières premières au tournant du millénaire.
Le Réal brésilien s'est légèrement renforcé en réaction à la nouvelle, qui promet un rapprochement avec les partenaires commerciaux du Brésil aux États-Unis et en Europe.