PARIS (Reuters) - L'Autorité de sûreté du nucléaire (ASN) a prévenu mercredi EDF (PA:EDF) que son programme de réparation de soudures défectueuses sur l'EPR de Flamanville (Manche) devrait être assorti d'un "travail technique important" tout en réclamant une analyse des dysfonctionnements dans la gestion du chantier.
L'électricien français a annoncé fin juillet son intention de réparer des soudures pour lesquelles des défauts de qualité ont été constatées, ce qui va de nouveau alourdir la facture du réacteur nucléaire, de 400 millions d'euros, et retarder son démarrage de près d'un an.
Si l'ASN dit accueillir favorablement la proposition d'EDF de remettre à niveau une partie des soudures jugées défectueuses, elle s'inquiète en revanche de son projet de maintenir en l'état une autre partie des soudures, dont huit situées selon elle au niveau de l'enceinte de confinement.
"L'ASN considère notamment que cette option nécessite la réalisation d'un programme conséquent d'essais visant à mieux caractériser les propriétés mécaniques des soudures', note le gendarme du nucléaire dans un communiqué.
Estimant par ailleurs que les défauts constatés constitue "une défaillance de la surveillance réalisée par EDF", le régulateur demande au groupe "d'étendre la revue de la qualité des matériels installés sur ce réacteur".
L'ASN réclame par ailleurs à EDF de conduire une enquête afin de déterminer les éventuels dysfonctionnements au sein de ses services et des fournisseurs qui ont entraîné ces défaillances.
"Le premier écart ayant été identifié par EDF en juillet 2015, l'ASN considère que la gestion de cette situation par l'exploitant a été défaillante", assène l'ASN qui réclame enfin des explications à l'électricien sur l'information qu'elle juge tardive de ses services.
(Geert De Clercq et Gwénaëlle Barzic, édité par Benoît Van Overstraeten)