La Bourse de New York a terminé en nette hausse mardi, portée par un apaisement des craintes liées aux tensions commerciales et par la perspective de voir la banque centrale américaine ouvrir la porte à une baisse des taux.
Son indice vedette, le Dow Jones Industrial Average, a bondi de 2,06%, à 25.332,18 points et l'indice Nasdaq, à forte coloration technologique, a grimpé de 2,65%, à 7.527,12 points.
L'indice élargi S&P 500 a pris 2,14%, à 2.803,27 points.
Après plusieurs séances difficiles, le marché a été rasséréné "par des nouvelles positives sur deux fronts, celui des tensions commerciales et celui des taux de la Réserve fédérale (Fed)", a décrypté Maris Ogg de Tower Bridge Advisors.
Les observateurs ont été marqués par des commentaires du ministère chinois du Commerce estimant que le conflit commercial devait être résolu à travers un dialogue continu. De quoi rassurer un peu les investisseurs qui s'inquiètent depuis plusieurs semaines de voir Washington et Pékin à couteaux tirés et redoutent les conséquences sur l'économie d'un conflit s'éternisant.
Parallèlement, le chef de la majorité républicaine au Sénat américain a exprimé mardi le franc malaise dans ses rangs suscité par la menace du président Donald Trump d'imposer des tarifs douaniers au Mexique afin de forcer le pays à endiguer le flux de clandestins. Certains élus républicains envisageraient même, selon le Washington Post, un vote au Congrès pour bloquer ces mesures et éviter ainsi d'embarquer le pays dans un autre conflit commercial ouvertement hostile.
Les fabricants américains de véhicules, fortement dépendants du marché mexicain pour la production ou la sous-traitance, en ont profité: Ford a pris 3,23%, General Motors (NYSE:GM) 5,99% et Fiat Chrysler 3,98%.
Le président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Jerome Powell, a en tout cas affirmé que l'institution surveillait "de près" les effets de l'intensification de la guerre commerciale engagée par Donald Trump et était, "comme toujours", prête à agir "de manière à soutenir l'expansion".
En résumé, "Powell a dit qu'en cas de besoin, la Fed abaisserait les taux", a estimé Maris Ogg.
Les commentaires du patron de l'institution laissent en tout cas présager que le sujet sera sur la table lors de la prochaine réunion de son Comité de politique monétaire, dans deux semaines. Cette perspective ravit les courtiers de Wall Street, qui ont largement profité ces dernières années des taux bas de la Fed.
- Mattel (NASDAQ:MAT) décroche Hello Kitty -
Autre élément encourageant: sur le marché obligataire, le taux américain à dix ans s'est vivement redressé et évoluait vers 20H15 GMT à 2,125%. Il était tombé la veille à son plus bas depuis septembre 2017, signe que les investisseurs préféraient délaisser les actifs réputés risqués, comme les actions, au profit d'investissements plus sûrs, tels que les obligations d'Etat américaines.
Les grandes banques, qui se portant d'autant mieux que les taux sont élevés sur le marché obligataire, se sont bien tenues: Citigroup (NYSE:C) a gagné 5,22%, Bank of America (NYSE:BAC) 4,64% et JPMorganChase 3,08%.
Les indices de Wall Street ont aussi été entraînés par le rebond du secteur technologique. Ce dernier avait fortement pâti la veille du repli d'Alphabet (NASDAQ:GOOGL) (+1,52% mardi), de Facebook (NASDAQ:FB) (+2,04%), d'Amazon (NASDAQ:AMZN) (+2,18%) et d'Apple (NASDAQ:AAPL) (+3,66%), après des informations de presse évoquant l'intérêt accru des autorités de la concurrence pour les pratiques commerciales de ces groupes.
Mattel a bondi de 11,71% après avoir acquis les droits de commercialiser dans plusieurs pays des jouets sous les marques de l'entreprise Sanrio dont la plus célèbre est Hello Kitty.
Le joaillier Tiffany est monté de 2,63% après avoir annoncé une hausse de son dividende trimestriel malgré des résultats en demi-teinte avec notamment une baisse de ses ventes trimestrielles. Le groupe a aussi averti que la hausse des tarifs douaniers sur les bijoux acheminés des Etats-Unis vers la Chine allait affecter sa performance pour l'année.
La start-up vegan Beyond Meat s'est apprécié de 7,54% après un article du Wall Street Journal soulignant que les sociétés spécialisées dans les alternatives à la viande peinaient à répondre à la demande croissante. L'action de l'entreprise a plus que quadruplé depuis son entrée à Wall Street début mai.