Par Geoffrey Smith
Investing.com -- Les prix des matières premières s'envolent vers des sommets pluriannuels alors que la difficulté de remplacer les approvisionnements en énergie et en céréales de la Russie sur les marchés mondiaux devient évidente. L'OPEP devrait toutefois maintenir le cap, après avoir repoussé la pression des États-Unis en faveur d'une augmentation plus importante de la production de pétrole. Le président de la Fed, Jerome Powell, et une foule de responsables de la Banque centrale européenne parleront de l'impact de la guerre en Ukraine sur les perspectives d'inflation et de politique monétaire. L'inflation de la zone euro grimpe à 5,8 %. ADP (PA:ADP) publie ses chiffres mensuels sur les embauches dans le secteur privé aux États-Unis. Voici ce qu'il faut savoir sur les marchés financiers ce mercredi 2 mars.
1. Hausse des matières premières
Les prix du pétrole et du gaz se sont envolés, les cours du brut touchant leur plus haut niveau depuis 2013 et les prix du gaz naturel européen atteignant de nouveaux sommets historiques par crainte que les sanctions occidentales ne frappent les exportations de la Russie.
Vers 15h30, les contrats à terme sur le brut américain étaient en hausse de 4,9% à 108,44 $ le baril, tandis que le brent était en hausse de 5,3% à 110,48 $ le baril. Les contrats à terme de référence sur le gaz européen étaient en hausse de plus de 30 % à un niveau record.
Ces mesures interviennent avant la réunion mensuelle entre la Russie et les pays de l'OPEP, qui doit décider des niveaux de production pour avril. On s'attend à ce qu'ils s'en tiennent à un plan précédent visant à augmenter la production de 400 000 barils par jour, les alliés traditionnels des États-Unis dans le Golfe ayant résisté à la pression diplomatique américaine en faveur d'une augmentation plus importante.
Les données hebdomadaires sur les stocks américains sont attendues à 16h30, comme d'habitude.
Des flambées de prix sont également observées pour d'autres matières premières dont la Russie et l'Ukraine sont de grands exportateurs. Les contrats à terme sur le blé américain ont augmenté de 7,6 % pour atteindre leur plus haut niveau depuis 2008, tandis que les contrats à terme sur le maïs à Paris ont augmenté de 7,5 % pour atteindre un niveau record.
2. Les sanctions privées aggravent les difficultés de l'économie russe
L'imposition de sanctions officielles est renforcée par un nombre croissant d'entreprises internationales qui coupent leurs liens avec la Russie, une évolution qui menace de freiner la croissance mondiale à court terme et de restreindre le potentiel économique de la Russie à moyen terme.
Les plus grandes compagnies maritimes du monde - Maersk, Hapag-Lloyd, MSC et CPM - ont toutes déclaré qu'elles cesseraient toute expédition non humanitaire vers la Russie, tandis qu'Apple (NASDAQ:AAPL) a déclaré mardi qu'elle cesserait d'y vendre des produits et suspendrait des services tels qu'Apple Pay. Visa (NYSE:V) et Mastercard (NYSE:MA) ont restreint l'accès des banques russes à leurs réseaux.
La directrice de la Banque centrale russe, Elvira Nabiullina, a été citée plus tôt par les agences de presse comme ayant déclaré que l'économie russe se trouvait dans une "position extrême". Le dollar a atteint un nouveau record à 109,59 roubles avant de se replier. Les échanges sur les bourses de Moscou sont restés suspendus pour un troisième jour.
3. Powell va témoigner ; Lane et Nagel s'expriment également
Le directeur de la Réserve fédérale américaine et l'économiste en chef de la Banque centrale européenne s'exprimeront plus tard, dans un contexte où l'on s'attend de plus en plus à ce qu'ils atténuent leurs projets de resserrement de la politique monétaire en réponse aux derniers développements.
Jerome Powell témoignera devant la commission des services financiers de la Chambre des représentants à 16 heures, tandis que l'économiste en chef de la BCE, Philip Lane, prendra la parole à 17 heures. Plus tôt, le directeur de la banque centrale allemande, Joachim Nagel, a déclaré que l'inflation allemande et l'inflation de la zone euro devraient dépasser largement les prévisions antérieures cette année, ce qui nécessitera une réponse de politique monétaire.
Les données publiées précédemment ont montré que les prix de la zone euro ont augmenté de 5,8 % sur l'année en février, bien plus que les 5,3 % attendus. Le calendrier des données américaines pour mercredi est dominé par le rapport ADP sur les emplois privés pour le mois de février, qui devrait compenser la baisse de 301 000 emplois privés enregistrée le mois dernier.
4. Les actions américaines devraient s'ouvrir sur un léger rebond ; les actions de Dollar Tree, Salesforce et SoFi sont en vue
Les marchés boursiers américains devraient ouvrir en hausse modérée plus tard, récupérant moins de la moitié des pertes de mardi.
À 15h30, les Dow Jones futures étaient en hausse de 198 points, soit 0,6%, tandis que les S&P 500 futures progressaient parallèlement et que les NASDAQ 100 futures surperformaient légèrement avec un gain de 1,8%. Les trois principaux indices cash avaient tous perdu entre 1,5% et 1,8% mardi.
Parmi les valeurs susceptibles de faire l'objet d'une attention particulière, citons Salesforce (NYSE:CRM) et SoFi (NASDAQ:SOFI), qui ont toutes deux publié des résultats supérieurs aux attentes après la clôture mardi. les sociétés Dollar Tree, Coupang, Snowflake et Abercrombie & Fitch sont en tête de liste des publications de résultats pour mercredi.
5. Les troupes russes avancent, soutenues par des barrages d'artillerie contre les villes
La guerre en Ukraine elle-même se poursuit, le gouvernement ukrainien minimisant les rapports (russes) antérieurs faisant état de nouvelles négociations de paix avec la Russie.
Le maire de Kharkiv, deuxième ville du pays, a été cité par les agences de presse pour avoir déclaré que la Russie continuait à lancer des tirs de roquettes aveugles contre elle. Le ministère russe de la défense a affirmé que ses forces avaient pris la ville de Kherson, dans le sud du pays, et progressé dans la création d'un "pont terrestre" entre l'est de l'Ukraine et la Crimée sous contrôle russe. Si cela se confirme, les forces russes se rapprocheraient de l'encerclement des forces gouvernementales combattant dans l'est de l'Ukraine.
Les Nations unies estiment que plus de 600 000 réfugiés ont fui l'Ukraine, la plupart vers les pays voisins (Pologne, Hongrie, Moldavie et Roumanie).