Par Geoffrey Smith
fr.Investing.com -- La banque centrale chinoise a assoupli un instrument clé de sa politique monétaire vendredi, dans le but de soutenir une économie confrontée au ralentissement de ses principaux marchés d'exportation.
La Banque populaire de Chine a annoncé qu'elle réduirait de 25 points de base le ratio des réserves obligatoires pour les grandes banques, qui détermine la part de leurs dépôts globaux que les banques doivent conserver en réserve auprès de la PBoC, pour atteindre une moyenne pondérée de 7,6 %. Il s'agit de son niveau le plus bas depuis la mi-2007.
Cette décision intervient alors que les économies américaine et européenne commencent à montrer des signes de tension après une année de resserrement monétaire agressif de la part de leurs banques centrales respectives. Les conditions financières devraient se resserrer davantage dans les pays occidentaux, la Réserve fédérale et la Banque d'Angleterre devant suivre la Banque centrale européenne en augmentant leurs taux directeurs lors des réunions de politique générale de la semaine prochaine.
La PBoC a déclaré qu'elle souhaitait "maintenir une quantité appropriée de monnaie et de crédit", en faisant en sorte que la croissance de la masse monétaire corresponde largement à la croissance du PIB nominal. Le gouvernement vise une croissance de 5 % cette année, tandis que l'inflation, qui n'est que de 1,0 % pour l'année se terminant en février, semble mieux contenue qu'ailleurs dans les principales économies du monde.
La banque a également déclaré qu'elle visait à "mieux soutenir les secteurs clés et les maillons faibles". Elle n'a pas précisé à quels secteurs elle faisait référence, bien que les problèmes de son secteur immobilier, qui en est à sa troisième année de crise du crédit, soient bien documentés.
Les données économiques récentes ont également montré que le secteur extérieur du pays était en difficulté, la demande des États-Unis et de l'Europe se refroidissant. Les exportations ont baissé en glissement annuel au cours des trois derniers mois, et bien que les données de février aient été meilleures que prévu, les importations ont baissé de plus de 10 %, les importations de cuivre et de produits sidérurgiques étant particulièrement faibles. De même, la production industrielle n'a augmenté que de 2,4 % au cours des deux premiers mois de l'année, ce qui est inférieur aux attentes.
Le parti communiste chinois au pouvoir a fixé un objectif de croissance de seulement 5 % cette année, soit le taux le plus bas depuis trois décennies.