Investing.com - L'inflation a certes baissé récemment, mais on ne peut pas parler d'une normalisation de la situation. Le nombre de personnes qui préviennent que l'inflation va repartir à la hausse augmente, à commencer par le vice-président de la BCE, Luis De Guindos.
Les Etats-Unis sont en outre confrontés à une crise de la dette et à une dévaluation considérable du dollar, c'est ainsi que le journaliste financier John Rubino esquisse l'avenir de ce qui est encore actuellement la plus grande puissance économique du monde. Rubino parle d'une "spirale financière mortelle" à laquelle il n'est plus possible d'échapper.
"Les dettes s'envolent tandis que les paiements d'intérêts augmentent, ce qui ne fait qu'accroître les dettes, et c'est ainsi que la spirale devient incontrôlable.
Nous en sommes déjà à ce point. La dette officielle des États-Unis s'élève à 33,5 billions de dollars. Elle augmente de 1,7 billion de dollars par an, dont 1 billion de dollars pour les intérêts.
Les frais d'intérêt augmentent alors que la dette totale augmente. Ajoutez à cela ces dépenses militaires incroyablement inconsidérées sous couvert d'aide à l'étranger et vous obtenez un système qui est devenu totalement incontrôlable".
Le fait que la montagne de dettes des Etats-Unis se soit multipliée au cours des 20 dernières années est indiscutable et était inévitable pour éviter de multiples crises. Car si l'Etat n'avait pas accumulé des milliers de milliards de dollars de dettes, la situation serait bien différente aujourd'hui dans l'économie et sur les marchés financiers.
Le problème est que l'impression de nouvel argent n'est pas une solution durable et que, selon Rubino, il ne faut pas s'attendre à un atterrissage en douceur. Il s'agira plutôt d'un atterrissage en catastrophe, au cours duquel non seulement une grande partie de l'économie, mais aussi le dollar, subiront des dommages considérables.
Le journaliste financier Peter Schiff est du même avis. Dans son dernier podcast, il a indiqué que les marchés pensaient à tort que la récession avait été évitée et que des baisses de taux étaient imminentes.
Selon Schiff, ceux qui croient vraiment cela n'ont absolument rien appris du passé :
"Pourquoi cela devrait-il être le cas ? Si l'on regarde les exemples récents où la Fed a fixé des taux d'intérêt trop bas et les a ensuite augmentés, le résultat a toujours été le même. Souvenez-vous de la fin des années 1990 et du déclin de l'économie, de la récession et du marché des actions en 2000-2001. Prenez les événements de 2008 comme comparaison ou regardez ce qui s'est passé avant COVID en 2018, lorsque la Fed a tenté de relever les taux d'intérêt à partir d'un niveau bas. Elle a dû y mettre fin rapidement, car au quatrième trimestre de cette même année, l'économie menaçait de déraper".
Schiff rappelle que la tentative de la Fed de relever les taux d'intérêt de 1 % à 5 % en 2007 a entraîné la plus grande récession depuis la Grande Dépression. Quelle est la différence entre ce scénario et le scénario actuel, dans lequel les taux d'intérêt sont de 5,5 % alors que la dette est passée de 9,34 milliards de dollars à 33,5 milliards de dollars ?
Il n'y a pas de différence dans le sens positif, la situation est même plus difficile qu'en 2007 et, en conséquence, le résultat économique sera plus négatif.
Schiff explique qu'au début des années 2000, les taux d'intérêt artificiellement bas ont poussé les gens à prendre des décisions irrationnelles. Le marché immobilier était en plein essor jusqu'à ce que la Fed tente de normaliser les taux d'intérêt.
La crise soi-disant limitée au marché immobilier s'est transformée en crise financière qui, contrairement à ce que pensaient tous les experts, n'est pas restée confinée aux États-Unis mais a atteint l'Europe et a plongé le continent dans une crise de la dette.
Par la suite, les taux d'intérêt ont été abaissés par la Fed et la BCE comme jamais auparavant et ils sont restés bas beaucoup plus longtemps qu'au début des années 2000. Les mauvais investissements sont plus importants et les perturbations sur les marchés des capitaux seront inévitablement encore plus dévastatrices qu'il y a 15 ans, Schiff en est convaincu.
Il n'y a pas de solution miracle à ce genre de situation difficile, et les banques centrales le savent bien. La présidente de la BCE Christine Lagarde a elle-même déclaré que l'on s'aventurait en terrain inconnu et Rubino a résumé ce que cela signifie par la phrase suivante :
"Ce n'est qu'une question de temps avant que tout le monde se rende compte qu'il n'y a pas de solution et que l'expérience de politique monétaire soit abandonnée".
Selon Aerdt Houben, directeur des marchés financiers à la Banque centrale néerlandaise, les banques centrales se préparent déjà au pire des cas, à savoir l'effondrement des monnaies papier. Elles adaptent collectivement leurs stocks d'or à la performance économique de leur pays afin de pouvoir passer à un étalon-or à l'heure de la défaillance du système.
Houben a récemment expliqué dans une interview que les réserves d'or sont augmentées depuis un certain temps afin qu'elles restent dans une proportion saine par rapport au PIB. On suit ainsi les autres banques centrales en Europe et dans le monde. L'explication est simple, comme l'a dit Houben : "Si nous devions créer une nouvelle monnaie... les gens peuvent faire confiance à la DNB, car la nouvelle monnaie émise peut être adossée à la même valeur en or (étalon-or)".
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