Investing.com - L'impressionnant rallye de fin d'année sur les marchés boursiers s'est appuyé sur le fait que le président de la Fed, Jerome Powell, a évoqué pour la première fois une baisse des taux d'intérêt en 2024, à la suite de la décision de politique monétaire du FOMC.
Les marchés ont réagi rapidement et ont anticipé un total de six baisses de taux pour l'année en cours. Le marché évalue à 80% la probabilité d'une baisse des taux dès le mois de mars, ce qui est beaucoup trop optimiste du point de vue de Morgan Stanley (NYSE :MS).
Vishwanath Tirupattur, responsable mondial de la recherche quantitative, a expliqué que les données ne permettaient pas une baisse des taux aussi précoce. La Fed voudra certainement voir d'autres preuves d'une évolution positive avant d'agir réellement. C'est ce qu'a confirmé la présidente de la Federal Reserve Bank de Cleveland, Loretta Mester, à la suite de la publication des chiffres de l'inflation américaine. Elle a déclaré ainsi :
"Je pense que le mois de mars est, selon moi, trop tôt pour une baisse des taux d'intérêt, car je suis convaincue que nous devons voir davantage de preuves [...] je pense que le rapport de l'IPC pour décembre montre qu'il y a encore du travail à faire, et ce travail nécessitera une politique monétaire restrictive".
Tirupattur partage ce point de vue, puisqu'il écrit:
"En résumé, ni les données récentes ni les déclarations de la Fed ne plaident en faveur d'une anticipation de la baisse des taux au mois de mars. Comme l'a fait remarquer Seth Carpenter, notre économiste en chef, "il faudrait soit de sérieuses tensions sur les marchés financiers, soit des surprises négatives notables en matière d'inflation, d'emploi ou des deux pour qu'une baisse des taux soit envisagée en mars". Les données du marché du travail et de l'inflation pour décembre ainsi que les commentaires des fonctionnaires de la Fed ne laissent pas présager de telles surprises négatives et ne nous donnent pas de raison d'avancer la date de la baisse des taux, quels que soient les prix du marché".
Pour cette raison, les économistes de Morgan Stanley maintiennent qu'une première baisse des taux en juin est la plus probable. Si la situation le permettait, une anticipation en mai serait envisageable, mais pas en mars.
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