Par Geoffrey Smith
Investing.com -- Le dollar dérive et les rendements obligataires augmentent au début d'une semaine importante pour les banques centrales. Une baisse du PIB allemand au quatrième trimestre rend la tâche de la BCE plus difficile. Les actions ouvrent la semaine en baisse sur des craintes de récession et de taux d'intérêt. La déroute des actions et obligations émises par les sociétés du groupe Adani se poursuit, Nissan et Renault rééquilibrent leur alliance, le pétrole est en hausse malgré des signes de demande spéculative, et l'offre américaine ralentit. Voici ce qu'il faut savoir sur les marchés financiers ce lundi 30 janvier.
1. Rideau sur la semaine des banques centrales
Les rendements obligataires américains ont augmenté mais le dollar s'est encore affaibli au début d'une semaine au cours de laquelle la Réserve fédérale, la Banque centrale européenne et la Banque d'Angleterre devraient toutes relever à nouveau leurs taux d'intérêt.
Les marchés s'attendent à une hausse de 25 points de base de la part de la Federal Reserve mercredi et de 50 points de base de la part de la BCE et de la BOE jeudi. Si toutes ces mesures semblent relativement certaines, l'incertitude est plus grande en ce qui concerne la trajectoire des taux des trois institutions pour le reste de l'année, les marchés prévoyant actuellement une politique plus modérée pour les trois institutions que ne le suggèrent leurs propres orientations.
La tâche de la BCE, qui consiste à équilibrer les risques de récession et d'inflation, a été rendue plus difficile auparavant, lorsque l'on a annoncé que le PIB allemand du quatrième trimestre avait baissé de 0,2 %, alors que l'on s'attendait à une stagnation. Cependant, une repondération du panier des prix à la consommation de l'Espagne a entraîné une accélération de l'inflation globale dans ce pays. L'euro a augmenté de 0,3% à 1,0899$.
2. Adani ne parvient pas à rassurer
La déroute des actions et obligations liées à l'empire de Gautam Adani s'est accélérée, alors qu'une réfutation de 400 pages des accusations portées la semaine dernière par le vendeur à découvert Hindenburg Research n'a pas réussi à convaincre un groupe croissant de sceptiques.
Les actions d'Adani Transmission (NS:ADAI), d'Adani Total (EPA:TTEF) Gas (NS:ADAG) et d' Adani Green Energy (NS:ADNA) ont toutes été suspendues et limitées à la baisse, à Mumbai, portant la baisse cumulée des sociétés du portefeuille d'Adani à environ 70 milliards de dollars en moins d'une semaine. Et ce, malgré une modeste reprise de la holding phare Adani Enterprises (NS:ADEL), qui a augmenté de 4,8% après avoir chuté de plus de 20% la semaine dernière.
Adani Enterprises tente actuellement de lever 2,4 milliards de dollars en nouvelles actions, par la vente de 45 millions de nouvelles actions. Le groupe poursuit l'opération, malgré des offres fermes pour moins d'un million d'actions à la clôture à Mumbai. La société IHC d'Abu Dhabi (ADX:IHC) a indiqué qu'elle investirait dans la levée de fonds comme prévu.
3. Les actions devraient ouvrir en baisse en raison des craintes de récession et de la prudence concernant les taux d'intérêt
Les marchés boursiers américains devraient ouvrir en baisse plus tard, plombés par les craintes de récession et par la prise de conscience que le marché pourrait avoir une vision trop positive des attentes en matière de taux avant la réunion de la Fed.
Dans une note du week-end, les analystes de JPMorgan ont indiqué à leurs clients qu'ils s'attendaient à ce que le président Jerome Powell adopte un ton "hawkish, soulignant qu'un ralentissement à une hausse de 25 points de base ne signifie pas qu'une pause est à venir".
Vers 14h00, les Dow Jones futures étaient en baisse de 267 points ou 0,8%, tandis que les S&P 500 futures étaient en baisse de 1,1%, et les Nasdaq 100 futures en baisse de 1,5%, annulant en grande partie les gains qu'ils avaient réalisés la semaine dernière après un sac mixte de résultats du quatrième trimestre.
Les valeurs susceptibles de retenir l'attention sont GE HealthCare (NASDAQ:GEHC), qui a fait état d'un bénéfice précoce, et les ADR de Philips (NYSE:PHG), qui a signalé une lumière au bout du tunnel pour les problèmes liés à ses produits d'apnée du sommeil.
4. Nissan et Renault rééquilibrent leur alliance
Les ADR de Nissan (OTC:NSANY) devraient également faire l'objet d'une attention particulière, après que le constructeur automobile japonais a annoncé un rééquilibrage de son alliance avec Renault (EPA:RENA), résultat d'une lutte pour le pouvoir qui a duré des années et qui a vu l'arrestation et la fuite de l'ancien PDG de Renault Carlos Ghosn.
Selon l'accord conclu par les deux parties, Renault réduira sa participation dans Nissan de 43 % à 15 %, l'alignant ainsi sur la participation de Nissan dans Renault et marquant un partenariat plus équilibré entre les deux entreprises.
Renault transférera les 28,4 % restants de sa participation à un trust qui ne bénéficiera pas de droits de vote dans un large éventail de domaines. Les entreprises espèrent que l'accord leur permettra de se concentrer sur le défi que représentent Tesla (NASDAQ:TSLA) et les constructeurs chinois de voitures électriques.
5. Le pétrole reste stable après la baisse du nombre d'appareils de forage aux États-Unis
Les prix du pétrole brut ont commencé la semaine en sourdine, après être repassés sous les 80 dollars le baril au cours du week-end, à l'instar des autres actifs à risque.
Vers 14h05, les contrats à terme sur le brut américain étaient stables à 79,69 dollars le baril, tandis que le brut brent était en hausse de 0,1% à 86,47 dollars le baril.
Les données américaines de vendredi ont dressé un tableau relativement haussier, l'intérêt spéculatif à long terme pour les contrats à terme sur le brut ayant atteint son plus haut niveau depuis la fin novembre, tandis que le comptage des appareils de forage de Baker Hughes a montré que le rythme des activités de forage aux États-Unis a ralenti en réponse à la chute des prix à la fin de l'année dernière. Le nombre d'appareils de forage en activité est passé de 627 en novembre à 609.